Le vote est largement passé inaperçu au-delà des frontières de la Thaïlande. Mais il démontre que les nouveaux élus des législatives du 24 mars ne sont pas disposés à se laisser faire, malgré les contraintes imposées par le gouvernement dominé par l’armée, issu de la majorité parlementaire. Le 17 octobre, les députés du «parti du futur» ont en effet voté contre les dispositions légales permettant de rattacher directement à la couronne deux divisions d’infanterie de l’armée royale thaïlandaise. Ces élus ont été les seuls à exprimer ainsi leur dissidence.
Le «parti du futur» sait que ses électeurs, en particulier les jeunes, l’attendent au tournant. Comment incarner une alternative en Thaïlande, où le système politique est particulièrement verrouillé, sans tomber dans les fractures douloureuses de l’époque chemises jaunes-chemises rouges ?
La réponse est venue le 17 octobre lorsque les élus de cette formation dirigée par l’entrepreneur Thanathorn Juangroongruangkit – contre lequel plusieurs procédures judiciaires ont été lancées – ont voté contre le décret royal rattachant au palais deux divisions d’infanterie de l’armée Thaïlandaise. Le Palais Royal avait auparavant présenté cette mesure comme nécessaire pour accroître la sécurité du roi Rama X, lequel est resté silencieux sur ce sujet.
Réorganisation de l’armée
La réorganisation des forces armées n’a pas été empêchée. Ce vote était largement symbolique. Mais il démontre que l’opposition entend jouer son rôle, ou va en tout cas essayer de le faire durant cette législature. Deux députés de cette formation se sont toutefois abstenus.