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THAÏLANDE – POLITIQUE : Six premiers sénateurs convoqués pour s’expliquer sur des fraudes électorales massives

Date de publication : 11/05/2025
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Police DSI

 

Une chronique politique de Philippe Bergues

 

Ce vendredi 9 mai, la Commission électorale et le Département des enquêtes spéciales (DSI) ont assigné à comparaître 6 des 53 sénateurs faisant l’objet d’une investigation pour fraude électorale lors des élections sénatoriales de 2024. Les fonctionnaires du DSI, sorte de FBI thaïlandais, ont remis les convocations aux résidences des suspects, tous de Bangkok. Les 47 autres sénateurs de provinces autres que Bangkok devraient également bientôt recevoir leurs convocations. Le directeur général du DSI, Yutthana Praedam, a déclaré que la Commission électorale, seule habilitée à poursuivre en cas de fraude, avait approuvé cette délivrance après que des preuves ont suspecté que leur élection ne répondait pas à la loi organique sur le scrutin sénatorial. Plusieurs candidats battus avaient alors alerté de fraudes massives et déposé plainte pour enquête.

 

Qui sont les sénateurs suspectés de fraude électorale ?

 

Les six premiers sénateurs convoqués sont Alongkot Vorakee, Chockchai Kittithanesuan, Jirasak Chookhwamdee, Pibulat Haruehanprakan, Wuttichart Kalyanamitra et Phisut Rattanawong. Ces noms sont peu connus du grand public, car selon la loi, la nouvelle composition du Sénat n’était pas ouverte aux partis politiques mais aux « personnalités de la société civile ».

 

Or, il a été constaté, qu’après les tours de scrutin à plusieurs échelles territoriales, un nombre disproportionné de sénateurs élus provenaient de provinces où le Bhumjaithai est puissant. Notamment de Buriram, fief de Newin Chidchob, l’influent chef historique du BJT, mais pas seulement. D’ici vient l’expression de « sénateurs bleus ou du bloc bleu », en raison de la couleur du Bhumjaithai. Le nombre de 138 sénateurs élus frauduleusement sur 200 a été relaté dans les médias, il faut attendre l’évolution de l’enquête pour y voir plus clair et tirer des conclusions.

 

Comment l’enquête s’est-elle déroulée ?

 

Dès février, comme ces colonnes le relataient, le DSI a cherché à rassembler des preuves manifestes d’irrégularités électorales. Une commission d’enquête composée de fonctionnaires de la Commission électorale et du DSI a établi qu’au moins 500 millions de bahts en cash auraient été utilisés pour l’achat de votes aux différentes étapes du scrutin (aux niveaux des districts, provincial et national). Au bénéfice des « sénateurs bleus », proches du Bhumjaithai. Une fraude suggérée massive, avec du blanchiment d’argent provenant d’activités illégales, selon le DSI.

 

Quelles répercussions politiques ?

 

Inévitablement, cette affaire, traitée sur le plan judiciaire, pourrait engendrer une crise politique. Six sénateurs de Bangkok proches du Bhumjaithai sont invités à s’expliquer suite à de graves accusations de fraude. Leur proximité avec des figures du BJT dans leurs affaires familiales et professionnelles sont indéniables, rapporte le site Thai Examiner, dans un inventaire fouillé.

 

47 « sénateurs bleus » en province vont suivre dans les prochaines convocations. Or, le Bhumjaithai est actuellement le deuxième parti de la coalition gouvernementale, dirigée par Paetongtarn Shinawatra, derrière le Pheu Thai. Anutin Charnvirakul, ministre de l’Intérieur et leader du BJT, nie toute implication de son parti dans la fraude électorale massive ayant permis une Chambre haute largement dominée par les « sénateurs bleus ». Le ministre de la Justice, Thavi Sodsong, appartenant au Pheu Thai, est favorable à ce que toute la lumière soit faite sur cette affaire.

 

Cette affaire ira t-elle à son terme ?

 

Il est légitime de se poser la question tant le Bhumjaithai est considéré comme le gardien et le représentant des élites militaro-royalistes tant au gouvernement qu’au parlement. Au moment où l’accord secret entre les conservateurs et Thaksin tangue, à cause de la complaisance avérée sur la réalité de sa maladie lors de son retour d’exil, fait que certains tentent de lui faire exécuter sa peine carcérale. Les élites militaro-royalistes ne souhaitent certainement pas une crise politique supplémentaire qui entacherait la réputation du « parti bleu », le Bhumjaithai, et ferait exploser la coalition gouvernementale. Ces élites conservent en dernier recours la Cour suprême et le Conseil constitutionnel de leur côté. Elles savent que les grands bénéficiaires d’une crise politique paralysant la conduite des affaires du royaume seraient issus de l’opposition honnie du People’s Party, le « parti orange ».

 

Philippe Bergues

 

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