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THAÏLANDE – POLITIQUE : Un avenir politique pour le Général Boonsin Padklang ?

Date de publication : 28/08/2025
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Boonsin Padklang

 

Le Général Boonsin, commandant de la 2ᵉ région armée, est devenu le visage de la défense de la souveraineté nationale thaïlandaise lors du conflit avec le Cambodge. Impossible d’échapper à sa popularité grandissante auprès du public, lui dont le comportement reprend les codes des personnalités politiques, à grand renfort de selfies de groupe et de signes victorieux partagés.

 

La Thaïlande s’est trouvée un nouveau héros, au moment où la confiance dans le personnel politique s’érode selon l’Institut Nida Poll : 32,29 % des sondés ont récemment déclaré être « peu satisfaits » des partis politiques, 28,24 % « pas satisfaits du tout » et 11,60 % avec une « satisfaction modérée ». Le Général Boonsin était au centre de la conversation téléphonique entre la Première ministre Paetongtarn et Hun Sen. L’ex-cheffe du gouvernement avait accusé l’officier « d’être contre nous (le gouvernement) », à cause de ses envies belliqueuses. On connaît la suite.

 

Pourquoi le lieutenant-général Boonsin est-il aussi populaire aujourd’hui auprès de l’opinion publique ?

 

Certainement en raison de son rôle dans les affrontements frontaliers avec le Cambodge, tels qu’ils ont été rapportés par la communication de l’armée, car en réalité, très peu, voire aucun journaliste thaïlandais n’est allé sur le terrain des opérations. Le lieutenant-général Boonsin a été décrit comme un héros national, le patriote des patriotes, avec l’onction royale. Il a fait savoir auprès du public que Sa Majesté Rama X s’informait personnellement de l’avancée des combats auprès de sa personne, et ce, quotidiennement. Boonsin se prévaut donc d’une connexion directe avec le roi. Dans ces conditions, difficile pour la presse thaïlandaise d’investiguer sur un récit alternatif des événements. Boonsin Padklang est devenu la figure de proue du nationalisme siamois contre le voisin khmer et a capitalisé sur le mécontentement des Thaïlandais à l’égard du gouvernement de coalition.

 

Alors que le Général Boonsin sera dans quelques semaines à la retraite, peut-on lui prédire un avenir politique ?

 

Aujourd’hui, son avenir reste incertain. Boonsin a déclaré qu’il n’avait pas l’intention de se lancer en politique. Sauf que ses faits et gestes montrent le contraire. Photos de groupe, signes victorieux, « Unes » de la presse, star des réseaux sociaux, le général Boonsin a récemment été élu personnalité de l’année par l’Institut du Roi Prajadhipok (KPI), un organisme universitaire indépendant, placé sous la tutelle de l’Assemblée nationale thaïlandaise. Son prix lui sera remis le 5 décembre prochain, jour anniversaire du défunt souverain Bhumibol. Sa popularité actuelle engendre des rumeurs dans la caste politique et, il se dit, sans qu’on ne puisse évidemment le vérifier, que des partis conservateurs aimeraient l’avoir comme « tête de gondole ».

 

Pour autant, les électeurs thaïlandais seraient-ils prêts à voter pour un candidat issu des rangs militaires ? C’est une autre histoire. Les années Prayut Chan-o-cha ont laissé des traces, les partis issus de la junte des généraux 3P (Prayut, Prawit, [Panwinda]) n’ont pas reçu les suffrages du peuple lors des dernières élections de 2023.

 

Et le peuple thaïlandais se dit toujours attaché à la démocratie, même si le pouvoir extraconstitutionnel lui vole le résultat des élections, en empêchant Pita et le Move Forward de gouverner malgré la victoire de 2023, en prononçant la dissolution de partis gênant l’establishment militaro-royaliste et en démettant des chefs de gouvernement issus des rangs thaksiniens, de Yingluck à Srettha Thavisin pour ne citer que les plus récents.

 

Il faudra surveiller les verdicts concernant Paetongtarn et celui de Thaksin sur son séjour luxueux à l’hôpital de la police royale, pour avoir les indicateurs sur le partage du pouvoir politique en Thaïlande. L’acquittement récent de Thaksin dans son inculpation au titre de l’article 112 du code pénal, ou crime de lèse-majesté, pourrait laisser entendre une continuité tacite de l’accord de l’été 2023 entre le patriarche des Shinawatra et des cercles militaro-royalistes.

 

Des voix critiques se font-elles entendre en Thaïlande sur le Général Boonsin Padklang ?

 

Avec toute la machine de propagande ultranationaliste, très peu de voix osent critiquer ou redire sur les actions du lieutenant-général Boonsin. On peut noter que le lundi 25 août, le groupe d’étudiants pro-démocratie « Free-Kasetsart » a publié des photos et des tracts placés sur des panneaux à l’Université Kasetsart le critiquant, pour des commentaires considérés comme incitant à la guerre entre la Thaïlande et le Cambodge. Selon ce groupe militant, « la paix ne peut venir du canon et des armes ». Les tracts en question sont accompagnés d’un poème accusateur : « À la frontière, les soldats saignent et tombent, Pendant que le général se pavane, poursuivant l’appel lumineux de la célébrité ».

 

Il faudra voir dans la durée comment Boonsin gérera cette popularité estivale, et si une opportunité politique lui sera confiée après sa retraite militaire. Il est devenu un atout pour le camp conservateur, affichant sa proximité avec le Palais, et attendra son heure, si le besoin s’en fait sentir.

 

Philippe Bergues

 

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