Une nouvelle manifestation pro-démocratie organisée samedi à Bangkok a illustré les divisions naissantes au sein du mouvement qui mobilise la jeunesse thaïlandaise urbaine depuis plusieurs mois. Des dirigeants de l’un des groupes pro-démocratie, Ratsadon, ont tenté de limiter l’usage de la violence par les manifestants, en particulier le lancement de pierres et de pétards sur la police. Ratsadon a imprimé des pamphlets sur les tactiques de non-violence et a imploré les manifestants de ne pas céder à l’agitation ou aux frustrations.

La manifestation de dimanche à Bangkok, organisée par Free Youth – un groupe de protestation distinct – s’est terminée par des violences avec des affrontements entre les manifestants et la police. Les manifestants ont jeté des objets qu’ils pouvaient trouver, ainsi que certains pétards sur la police, les autorités ont répondu avec des camions de canons à eau, des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc et des coups de matraque, de bouclier et de bottes.

La répression politique se poursuit dans le royaume, via les poursuites judiciaires pour lèse majesté.

Un ancien leader de la manifestation, Bunkueanun “Francis” Paothong, a déclaré que “Free Youth” était irresponsable d’avoir organisé une manifestation dans une zone dangereuse sans aucun dirigeant et de ne pas avoir réagi assez rapidement lorsque des violences ont eu lieu.

“Vous savez qu’en organisant la marche [vers le 1er régiment d’infanterie], vous risquez de provoquer des violences. Et vous êtes ceux qui ont organisé cette manifestation et vous ne vous montrez pas. Vous ne fournissez aucun type de planification ou de plan de retrait pour commencer”.

La possibilité d’infiltration d’éléments contrôlés par la police dans les collectifs pro-démocratie est une hypothèse de plus en plus souvent évoquée.