Le général Prayuth Chan-Ocha a remporté son pari. Après avoir pris le pouvoir par un coup d’État militaire en mai 2014, le Premier ministre sortant vient d’être reconduit mercredi 5 juin à la tête d’un gouvernement de coalition par le parlement thaïlandais. Une opération politique entachée d’irrégularités électorales et de zone d’ombre. Mais le fait est accompli : l’armée conserve les commandes du royaume.

Le nouveau parlement thaïlandais a élu mercredi 5 juin le général Prayut Chan-ocha, chef du gouvernement au pouvoir, cinq ans après le renversement d’un gouvernement élu par 500 voix pour et 244 contre.

L’ancien chef de l’armée a obtenu les 375 voix nécessaires à l’obtention du poste lors d’un vote des deux chambres du Parlement, dont l’un entièrement nommé par l’armée.

Le vote des députés et des sénateurs, réunis ensemble, est intervenu dix semaines après les élections générales du 24 mars qui, selon les partis d’opposition, visaient à étendre et à légitimer la domination militaire sur le gouvernement.

Le parti Pheu Thai, arrivé en tête pour le nombre de députés élu par circonscription, revendiquait le droit de former le gouvernement après son alliance avec le «parti du futur» dont le jeune leader Thanathorn était aussi candidat au poste de Premier ministre.

L’homme fort militaire Prayut, âgé de 65 ans, est un ancien chef de l’armée thaïlandaise qui a organisé le coup d’État sans effusion de sang après plusieurs mois de violentes manifestations de rue qui ont opposé les partisans ruraux du Premier ministre déchu, Yingluck Shinawatra, à ses opposants royalistes basés à Bangkok.

La coalition qu’il va diriger est composée du parti Palang Pracharat, fondé par les militaires, et du Parti démocrate, qui a décidé de se rallier in extrémis, plus quelques autres petites formations.