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THAÏLANDE – SOCIÉTÉ: Le dessinateur Stephff: «J’ai toujours pensé qu’il y a un coté très latin chez les thaïs»

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 15/04/2020
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Gavroche poursuit son exploration de la société thaïlandaise et de ses interactions avec les étrangers à l’occasion de la parution de son livre «Farang Affairs» que vous pouvez vous procurer en le commandant directement à l’auteur (Prix 1500 bahts. Contact: stephff.cartoonist@gmail.com). Cette fois, parlons des thaïs. Stephff les connait bien. Il vit en Thaïlande depuis plus de trente ans. Alors, caricatural ou pas notre dessinateur ?

 

Raconter les «Farangs» est un peu votre sport favori. mais méritent – ils votre regard si acerbe. Les étrangers, les occidentaux en particulier, sont ils si caricaturaux lorsqu’ils mettent les pieds ou vivent en Thaïlande ?

 

La caricature se doit d’être acerbe sinon ce n’est pas drôle – il y a toujours une notion de méchanceté dans la caricature et il y a toujours un dindon de la farce. Sinon ce ne serait pas de la caricature mais une étude anthropologique ( et je ne n’en ai absolument pas la prétention, mon seul doctorat à moi, c’est un doctorat en stupidité humaine !).

 

Oui nous – les occidentaux – sommes très caricaturaux, surtout dans la première année ou nous sommes ici. Nous mettons les pieds dans le plat en permanence. Nous sommes tous des éléphants dans un grand department store de porcelaine siamoise. Mais bon il faut bien comprendre que TOUT est caricatural pour un caricaturiste. Donc celui qui n’aime pas ou ne comprend pas l’utilité de la caricature et ses mécanismes n’y verra que des grotesques exagérations. Et puis les Thaïs aussi sont très caricaturaux… Mais il faut bien que je commence par les miens d’abord. C’est une question de courtoisie et aussi de stratégie : une fois que je me suis bien moqué des Occidentaux, ça passe comme une lettre à la poste de me moquer des Thaïs. D’ailleurs la bonne surprise, c’est que les Thaïs qui ont lu mon livre ont beaucoup aimé. Et pourtant ils en prennent pour leur grade !

 

– Vous dénoncez moins souvent les travers sociaux des Thaïlandais. Vous êtes sévère en revanche sur les régimes politiques. Après tant d’années, comment définiriez vous la manière d’être des thaïs ?

 

Je ne sais pas, je n’ai pas cette impression d’avoir oublié de me moquer des travers sociaux des Thaïlandais mais évidemment dans mes dessins pour les journaux je devais surtout me focaliser sur l’actualité et me moquer du Gouvernement en place. En tout cas, le livre ne parle pas du tout de politique mais justement plutôt des travers sociaux des Thaïlandais donc le déséquilibre dont vous parlez a été réparé. Comment je définirais la manière d’être des thaïs ? Hum, c’est un vaste sujet qui mériterait un bouquin de cartoons à lui tout seul. Et puis il y a des traits de caractères qui vont d’un opposé à l’autre suivant qu’on parle des Isaans ou des Sino Thaïs de Bangkok par exemple. Donc il y a des Thaïs généreux et il y a des Thaïs obsédés par l’argent, il y a des Thaïs vraiment serviables et désintéressés et d’autres toujours prêts à profiter de vous. Donc trouver des généralités sur les Thaïs , c’est presque de la propagande nationaliste comme la fameuse “Thainess”, dans la réalité ce n’est pas si facile.

 

Allez je m’y risque quand même : une certaine nonchalance, beaucoup de résilience, une acceptation des choses telles qu’elles vous arrivent, une certaine logique de pas se prendre la tête, un grand respect pour l’harmonie sociale surtout dans les cercles des plus proches, la famille et les collègues de bureau ( mais après ça part en sucette des qu’on est au volant d’un véhicule ), un certain goût pour les vices, l’alcool, le jeu, les prostituées, une certaine attitude décomplexée de mélanger le Bouddhisme à tout ce que je viens de nommer juste avant, du genre ” Bouddha est cool, il me laisse atteindre l’illumination à mon rythme “.

 

J’ai toujours pensé qu’il y avait un cote très latin chez les Thaïs – le côté léger, pas sérieux du méditerranéen, l’adultère, la vendetta, la susceptibilité et l’honneur parfois mal placés, la corruption facile qui arrange tout le monde, conduire vite, les belles voitures puissantes, la frime, un certain sexisme et machisme, la magouille, la triche, la bonne bouffe, la bringue entre potes, les bonnes rigolades. Les Thaïs aiment le côté superficiel. Ils sont un peu comme des grands gamins et n’aiment pas le côté trop sérieux des Farangs genre une conversation politique à 11 heures du soir alors que nous sommes entre amis.

 

Prochain épisode: Se moquer de soi même, est ce possible pour un caricaturiste ?

 

Pour commander «Farang Affairs»: stephff.cartoonist@gmail.com

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