Attention, danger : dans un royaume où un accident peut toujours interrompre brutalement votre séjour balnéaire, l’importance de votre groupe sanguin peut s’avérer décisive. Surtout si vous êtes de groupe sanguin Rh négatif.
Comme dans une grande partie de l’Asie du Sud-Est, seulement 0,3 % de la population thaïlandaise est de groupe sanguin Rh négatif (A-, B-, O- ou AB-), contre environ 15 % en France et en Europe. La pénurie de donneurs s’est traduite par des pénuries “préoccupantes” dans les banques de sang.
Cela signifie que pour les expatriés, les touristes concernés, un accident de moto mineur ou une simple opération chirurgicale peuvent rapidement se transformer en une problématique mettant en jeu le pronostic vital.
“Le système médical dispose d’une réserve de sang suffisante, mais cela ne s’applique pas au sang Rh négatif”, explique le Dr Issrang Nuchprayoon, professeur à l’université de Chulalongkorn et conseiller auprès de la Croix-Rouge thaïlandaise. “Lorsque des personnes ont besoin de ce sang, il y a toujours un risque que nous n’en disposions pas.
Ce risque, qui existe dans tous les pays de la région, y compris au Laos, au Vietnam et en Indonésie, n’est pas seulement théorique.
De nombreux donneurs potentiels étaient refusés régulièrement parce qu’ils ont vécu plus de trois mois au Royaume-Uni entre 1980 et 1996, ou plus de cinq ans en France ou en Irlande entre 1980 et 2001. Ces critères rigides sont liés à l’épidémie de « vache folle » et au risque de transmission de son équivalent humain, la variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, par transfusion sanguine. La Croix-Rouge thaïlandaise a récemment levé le 22 février ces restrictions pour les donneurs de France, du Royaume-Uni et d’Irlande et elle les invite désormais à donner régulièrement du sang en Thaïlande.
Remerciements à Philippe Bergues
