Malgré un début d’année stable, le tourisme international en Thaïlande montre des signes persistants d’essoufflement. En avril, le pays a accueilli 2,55 millions de visiteurs étrangers, soit une baisse de 6,3 % par rapport à mars et de 7,6 % sur un an. Sur les quatre premiers mois de 2025, le total s’établit à 12 millions de touristes, un chiffre pratiquement inchangé par rapport à la même période de l’an dernier.
La Chine boude toujours
Le principal point faible reste le marché chinois. Avec 317 213 visiteurs en avril, la reprise est timide : une légère hausse par rapport à mars (+6,7 %), mais une chute de près de 47 % comparée à avril 2024. Ce niveau représente à peine 35 % du volume observé avant la pandémie. Signe préoccupant : alors que les vols au départ de Chine vers l’étranger progressent, ceux à destination de la Thaïlande reculent, suggérant une perte d’attractivité du royaume au profit d’autres destinations comme le Japon ou le Vietnam.
Des marchés contrastés
Les touristes européens, attendus en baisse en raison de la saisonnalité, ont été 652 000 à visiter la Thaïlande en avril. Malgré un recul mensuel de 23,7 %, ils restent plus nombreux qu’il y a un an (+24,6 %). En revanche, les arrivées en provenance du Moyen-Orient, d’Amérique et d’Asie du Sud continuent d’augmenter, avec des croissances respectives de 12,2 %, 10,5 % et 20,8 % sur un an. Les visiteurs de l’ASEAN et du reste du monde, eux, sont en repli.
Prévisions revues à la baisse
Dans ce contexte, les autorités ont révisé à la baisse leurs prévisions pour l’année : elles tablent désormais sur 36,2 millions de touristes au lieu de 37,2 millions. Une correction justifiée par la faiblesse persistante du marché chinois et par l’impact indirect du ralentissement économique mondial, notamment lié aux tensions commerciales internationales.
À cela s’ajoutent les inquiétudes sécuritaires exprimées par certains touristes chinois, alimentées par des faits divers récents et des catastrophes naturelles. Sans mesures correctives, la Thaïlande risque de voir s’amplifier cette désaffection au profit de pays concurrents, dans une région où la bataille pour attirer les voyageurs est plus féroce que jamais.
Chaque semaine, recevez Gavroche Hebdo. Inscrivez vous en cliquant ici.