Vous avez peut-être lu récemment, dans les colonnes de Gavroche, la lettre ouverte publiée dans le Jakarta Post par plusieurs hôteliers et professionnels du tourisme de Bali, en Indonésie. Ces derniers l’affirmaient: «Nous avons fait l’autruche. Le tourisme de masse tel que nous le connaissons à Bali ne reviendra pas…» Verra-t-on, bientôt, des appels similaires de la part des hôteliers de Phuket ? Car de fait: la situation économique dans l’île est loin d’être stabilisée…
L’économie touristique de Phuket, basée sur l’attraction de différents publics de touristes étrangers, est elle encore viable à l’heure de la pandémie de coronavirus ? On l’oublie, mais l’île fut longtemps un terrain d’exploitation minière et un poste commercial avancé, avant de devenir une destination touristique mondialisée. Ne faudrait-il pas, dès maintenant, tirer les conséquences du choc de la Covid-19 ?
Six mois sans touristes
Après six mois sans touristes étrangers, la résistance s’organise toutefois dans cette île phare du tourisme thaïlandais entre débrouille et solidarité mais les vacanciers ne sont pas près de revenir et l’inquiétude grandit à l’approche de la haute saison. Le souvenir du tsunami du 26 décembre 2004 paraît bien lointain. A l’époque, les infrastructures touristiques avaient été touchées mais l’appétit du public et des clients pour la destination demeuraient intacts, voire accrus par la volonté d’aider la population locale à s’en sortir…
Plus de neuf millions de visiteurs en 2019
La deuxième destination touristique de Thaïlande après Bangkok, a accueilli plus de 9 millions de visiteurs l’année dernière. Cette année, ils auront été moins de 7 millions à visiter le royaume. A Patong, centre de la vie nocturne, seuls 5% des commerces sont encore ouverts.
Le tourisme générait 80% des revenus de l’île et employait plus de 300.000 personnes.
Au fil des mois, des dizaines de milliers de chômeurs ont regagné leur province natale.
Les autorités voulaient faire de Phuket un modèle expérimental pour accueillir les premiers touristes étrangers à fouler le sol thaïlandais depuis avril. Mais leur arrivée ne cesse d’être reportée.
Alors, à quand le grand chantier de la réflexion sur un autre Phuket , moins dépendant du tourisme et de sa manne financière ?
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