Le ministère thaïlandais du Commerce a réaffirmé sa volonté de conclure au plus vite l’accord de libre-échange (ALE/FTA) avec l’Union européenne, tout en insistant sur la nécessité de préserver la qualité et l’équilibre des négociations.
Le 21 août, à l’hôtel Athenee de Bangkok, le vice-ministre du Commerce, Chanthawit Tandhasit, a présenté les résultats d’une consultation publique organisée sous le titre « Voice x Vision: Thai-EU FTA in Focus ». L’événement a réuni responsables gouvernementaux, universitaires, entrepreneurs, agriculteurs et représentants de la société civile.
Objectif : recueillir les avis et les inquiétudes des différentes parties prenantes sur l’avancée des pourparlers.
Chanthawit a indiqué que la Thaïlande et l’Union européenne avaient déjà mené six cycles de discussions et trouvé un accord sur sept chapitres, soit près d’un tiers du texte final. Bangkok veut désormais accélérer le processus. Pour le gouvernement, cet accord représente une opportunité majeure : ouvrir plus largement les portes d’un marché de 400 millions de consommateurs à fort pouvoir d’achat, tout en attirant de nouveaux investissements européens dans des secteurs stratégiques comme la biotechnologie, les énergies renouvelables ou les véhicules électriques.
Le projet d’ALE se distingue par son ambition : il inclut des thèmes de nouvelle génération tels que la propriété intellectuelle, les normes du travail, les marchés publics, le commerce numérique, mais aussi des engagements liés à l’environnement et à la durabilité.
Lors de la consultation, les discussions ont porté sur trois volets clés. Les participants ont débattu des marchés publics, en insistant sur la nécessité d’une stratégie offensive tout en tenant compte des préoccupations locales. Ils ont aussi échangé sur la propriété intellectuelle, notamment dans les secteurs pharmaceutique et agricole, où le gouvernement entend protéger l’innovation sans pénaliser les petits producteurs. Enfin, ils ont évoqué l’énergie et les matières premières, un domaine où Bangkok cherche à promouvoir la transition vers une économie verte tout en garantissant la sécurité énergétique et des conditions de concurrence équitables.
Le ministère du Commerce s’est engagé à intégrer ces contributions dans la préparation du 7ᵉ cycle de négociations, prévu fin septembre à Bruxelles. « Nous voulons aller vite, mais avec la garantie de la qualité. Cet accord doit profiter réellement aux entrepreneurs, aux agriculteurs et à la population dans son ensemble », a déclaré Chanthawit.
Interrogé par la presse sur les critiques concernant l’accord, le vice-ministre a assuré que la Thaïlande resterait attentive à ses propres réalités, notamment en matière de santé publique et de sécurité alimentaire. Il a ajouté que le gouvernement ne signerait aucun compromis qui mettrait en danger les droits fondamentaux des citoyens.
La pression internationale pousse également les deux parties à accélérer. Les tensions commerciales avec les États-Unis et les incertitudes liées aux droits de douane renforcent la nécessité pour Bangkok et Bruxelles de sceller rapidement un accord afin de préserver leur compétitivité.
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