Une nouvelle classe moyenne émerge dans un Laos en forte croissance économique et confronté à de rapides évolutions sociales.
Tout a commencé lors d’un concert à Vientiane en septembre 2010. Jeppe Bauer Carlsen était venu écouter le célèbre groupe de rock thaïlandais Sek Loso à Vientiane. Il s’est étonné du style très hi-so (high-society : le gratin) des spectateurs alors que le groupe revendique ses origines lo-so (low-society : popu) jusque dans son nom. Cette constatation qui, au départ, n’est qu’une blague entre amis, se transforme en concept : les « SoSo ». Ces jeunes Laotiens ni « hi-so » évoluant dans les hautes sphères, ni « lo-so » car ayant désormais accès à la société de consommation, représentent, aujourd’hui, une nouvelle classe moyenne.
Un club social et novateur
Dès lors, Jeppe Bauer Carlsen, un Danois consultant en marketing établi au Laos depuis plus de cinq ans, décide de créer un lieu de rencontre pour cette nouvelle tranche de population en pleine expansion. Le Lao SoSo Club est né. Sorte d’expérimentation sociale visant à faire se rencontrer des personnes d’horizons variés, le SoSo propose des soirées qui sortent de l’ordinaire de Vientiane et mise sur une ambiance plus internationale. Tous les mois, le club organise une soirée en cherchant constamment à étonner ses membres. La soirée de lancement, par exemple, s’est déroulée dans un immeuble désaffecté, à la grande surprise des noctambules, peu habitués à voir officier le DJ sur des toilettes reconverties en table de mixage. Depuis, ont eu lieu notamment une soirée cocktails au restaurant Paris Cocktail ainsi qu’un événement réservé aux filles au restaurant-bar Khop Chai Deu avec défilé de mode, spectacle de danse et atelier maquillage.
Un véritable succès
Si les soirées à thème sont la marque du club, les membres se sont déjà retrouvés autour d’une dégustation de vin ou lors d’une sortie de paint-ball. Ces rendez-vous sociaux rencontrent un véritable succès. D’ailleurs, le SoSo Club voit désormais ses soirées sponsorisées par Carlsberg et Eve, et bénéficie également de l’implication de certains commerces locaux.
À terme, Jeppe Carlsen souhaite que les membres prennent eux-mêmes l’initiative et proposent des événements ou sorties. Ne se limitant pas aux loisirs, certains d’entre eux ont lancé d’autres groupes, comme un groupe d’aide à la recherche d’emploi, venant ainsi élargir le réseau et les opportunités d’échange. Le club communique via Facebook où le compte Lao SoSo possède près de 500 membres après seulement trois mois d’existence. Et selon les administrateurs, 200 participent régulièrement aux activités du club.
