Rien de neuf, direz-vous : les présidents français en voyage – et c’est tant mieux – sont d’abord les VRP de l’industrie tricolore. Emmanuel Macron, attendu ce lundi à Hanoï pour une visite d’une semaine en Asie du Sud-Est, ne déroge donc pas à la règle. Avec une bonne raison supplémentaire de défendre les couleurs du dossard économique bleu-blanc-rouge : la nécessité de trouver des marchés d’exportation pour les produits « Made in France » en train d’être gravement pénalisés aux États-Unis…

La question est néanmoins de savoir avec qui l’on fait ces bonnes affaires, et quelles conséquences cela peut avoir sur la voix de la France dans le monde. Or, à ce titre, l’amitié déployée par Emmanuel Macron pour l’actuel président indonésien Prabowo Subianto, attendu au défilé du 14 juillet à Paris, pose de bonnes questions. Certes, l’ancien général, ex-cadre de la dictature Suharto, a été élu démocratiquement. Mais son penchant autoritaire commence à se faire jour. Et l’écho que lui confère le soutien du président français suscite, à Jakarta, quelques polémiques.

Gavroche n’est pas un média donneur de leçons. Notre enracinement en Asie du Sud-Est depuis trente ans nous a appris à regarder les réalités en face. Signer des contrats est une priorité normale pour une puissance économique telle que la France. Rechercher des partenariats l’est aussi. Ayons en revanche la lucidité de reconnaître qu’à l’heure du trumpisme triomphant, nos méthodes ne sont au fond pas si différentes. On se souvient de la fameuse phrase, si vraie en 2025 : les États n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts…

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