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INDONÉSIE – SOCIÉTÉ : Prabowo est-il vraiment un démocrate ?

Date de publication : 14/06/2025
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Prabowo Subianto

 

Nous reproduisons ici un éditorial du Jakarta Post

 

L’an dernier, à peine un mois après sa victoire électorale, le président indonésien Prabowo Subianto déclarait lors d’un forum économique que la démocratie dans son pays était « très fatigante, très chaotique et très coûteuse ». Une sortie qui traduisait sans doute la lassitude d’un homme politique ayant mis quinze ans à atteindre la plus haute fonction. Mais sept mois après son investiture, le constat est plus préoccupant : l’espace accordé à la société civile ne cesse de se restreindre.

 

L’administration Prabowo met clairement l’accent sur l’unité nationale et la stabilité, comme en témoigne la formation d’une vaste coalition et d’un cabinet élargi.

Cette stratégie semble viser avant tout la consolidation du pouvoir, parfois au détriment de la contestation publique et du pluralisme démocratique. Les signaux envoyés en ce sens sont préoccupants : à plusieurs reprises, des réactions virulentes ont été opposées aux critiques. Parmi elles, l’usage par Prabowo d’une expression javanaise grossière – ndhasmu (« ta tête », de manière injurieuse) – lors d’un rassemblement du parti Gerindra, l’arrestation d’un étudiant pour la diffusion d’un mème jugé « offensant », ou encore l’accusation portée par le président élu selon laquelle des organisations de la société civile seraient financées par des puissances étrangères dans le but de semer la discorde.

 

Une telle attaque contre la crédibilité des OSC est une tactique courante dans les pays où la démocratie recule ou est détournée par les oligarques pour obtenir une légitimité. Dans certains de ces États, les dirigeants adoptent des lois visant à restreindre la capacité de la société civile indépendante à fonctionner, accordant aux gouvernements des pouvoirs étendus pour contrôler leur financement et leurs activités. Même la loi sur les « agents étrangers » a été appliquée pour stigmatiser et marginaliser les OSC.

 

Ce n’était pas la première fois que Prabowo affichait sa méfiance, voire son aversion, envers ce qu’Oliver, Marwell et Teixeira ont qualifié de « masse critique ». En février dernier, il avait mis en garde le public contre les « laquais étrangers », en référence aux OSC et aux médias, qui, selon lui, sont utilisés par des acteurs étrangers pour façonner l’opinion publique.

 

Le style de communication du président Prabowo, bien qu’il soit un élément clé de son image nationaliste, reflète un populisme qui tend à diviser la société entre « le peuple » et « les autres », souvent présentés comme un ennemi commun menaçant la nation.

 

En fait, depuis les élections de 2014, Prabowo a toujours adopté un style de communication populiste fondé sur un discours alarmiste et la création d’un ennemi commun. L’un de ses principaux arguments est la « fuite des richesses nationales », qui sous-entend que les richesses et les ressources naturelles de l’Indonésie s’écoulent à l’étranger en raison de la négligence ou de la faiblesse de l’élite nationale. Dans la logique du populisme, cette crise est liée à deux « ennemis », à savoir les parties étrangères accusées de voler la richesse de l’Indonésie et une élite locale perçue comme faible ou compromettante.

 

Remerciements à Paul di Rosa

 

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