Après deux années de flou réglementaire et d’explosion de la consommation récréative, la Thaïlande resserre la vis. Le ministère de la Santé vient d’annoncer de nouvelles règles strictes sur l’usage du cannabis, désormais limité à un usage médical encadré. Le décret est attendu dans les prochains jours dans la Royal Gazette, condition préalable à son entrée en vigueur.
À l’avenir, seuls les patients atteints de l’une des 15 pathologies officiellement reconnues pourront bénéficier de traitements à base de cannabis. Parmi ces affections figurent les douleurs chroniques, les spasmes musculaires, l’épilepsie, la maladie de Parkinson, certains cancers, les nausées, l’insomnie, les troubles anxieux ou encore la maladie d’Alzheimer.
Les professionnels de santé pourront prescrire le cannabis sous plusieurs formes : extraits de THC ou de CBD, fleurs séchées à fumer, ou teintures combinant cannabis, herbes et alcool. Avant toute prescription, les médecins devront réaliser un examen de santé complet. Ils devront ensuite remplir le formulaire standardisé Phor.Thor.33, indiquant leur identité, leur numéro de licence, la nature du traitement, la posologie précise, ainsi que les conditions de stockage du produit.
Le ministère limite chaque prescription à une durée maximale de 30 jours. Les praticiens devront assurer le suivi médical des patients et surveiller l’apparition d’éventuels effets secondaires. S’ils délivrent des prescriptions abusives ou infondées, la justice pourra engager des poursuites contre eux.
Seuls les professionnels formés — médecins, dentistes, pharmaciens, praticiens de médecine traditionnelle thaïlandaise ou chinoise, et guérisseurs traditionnels enregistrés — auront l’autorisation de prescrire ces traitements. Le Département de la médecine traditionnelle et alternative leur proposera une formation en ligne obligatoire.
Avec ce virage réglementaire, le gouvernement affirme sa volonté de reprendre le contrôle d’un secteur qu’il avait laissé dériver depuis la dépénalisation partielle du cannabis en 2022. Cette ouverture visait initialement à stimuler l’économie autour du cannabis médical, mais elle a surtout déclenché une prolifération de cafés, boutiques et plantations souvent orientés vers un usage récréatif.
Le gouvernement entend ainsi réaffirmer que le cannabis n’est pas une substance banale, mais un traitement réservé à des cas médicaux précis
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