L’économie thaïlandaise a montré des signes d’essoufflement en mai 2025, après une expansion modérée en avril. La baisse des recettes touristiques, combinée à un affaiblissement de la production manufacturière, alimente les craintes d’un ralentissement plus marqué au second semestre.

Une croissance ralentie malgré des exportations solides

Les indicateurs économiques ont décéléré en mai. La production manufacturière a reculé en rythme mensuel, bien qu’en hausse de 1,9 % sur un an, portée par une croissance soutenue des exportations (+18,5 % sur un an). Toutefois, cette vigueur à l’export ne s’est pas traduite pleinement dans l’industrie. Le secteur des appareils électroniques, notamment les climatiseurs, a fortement chuté après une phase de reconstitution des stocks. La production de matériaux de construction et de produits pétroliers a également baissé, en partie à cause d’opérations de maintenance dans les raffineries.

Reprise partielle dans l’automobile

L’industrie automobile enregistre une embellie, soutenue par la hausse de la demande lors du salon automobile, l’intensification de la production de véhicules électriques (VE) pour répondre aux exigences des programmes de subvention, et le lancement progressif de nouveaux modèles hybrides. Cette dynamique a permis au secteur automobile de contribuer à hauteur de +0,88 point de pourcentage à la croissance globale de l’indice de production manufacturière (MPI) en mai.

Consommation toujours atone

La consommation privée progresse timidement : +0,2 % sur un mois (corrigé des variations saisonnières) et +1,4 % sur un an. Cette amélioration reste concentrée sur les biens durables, en particulier les voitures particulières, grâce à des promotions commerciales. En revanche, les services – notamment l’hôtellerie et la restauration – marquent le pas. En zone rurale, la consommation reste faible, les revenus agricoles ayant reculé de 5,7 % sur un an.

Baisse notable du tourisme et déficit courant

Les arrivées touristiques ont diminué de 2,9 % sur un mois, tandis que les recettes générées par le tourisme ont chuté de 7,0 %, en raison d’un reflux des voyageurs long-courriers en provenance d’Europe et d’Australie. En revanche, les arrivées régionales en provenance de Chine, de Malaisie et du Japon sont en légère hausse.

Le compte courant a affiché un déficit de 0,3 milliard de dollars, en grande partie dû à un solde négatif de 3,7 milliards de dollars dans les services et transferts, principalement lié aux rapatriements de dividendes en cette période de l’année.

Perspectives : un second semestre sous pression

Les indicateurs disponibles suggèrent une dynamique économique plus faible dans les mois à venir. Le ralentissement du tourisme pèsera probablement sur les services et la consommation. Par ailleurs, l’effet positif des exportations sur la production industrielle devrait s’estomper. Une seule variable pourrait jouer favorablement à court terme : une accélération supplémentaire de la production automobile liée aux incitations publiques.

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