Selon la lettre Intelligence Online, dont Gavroche vous recommande la lecture et l’abonnement, les tensions sont fortes entre le Japon et les États-Unis à propos de l’avion de chasse du futur.
Les Américains n’auraient pas apprécié l’information selon laquelle le ministère japonais de la défense désignait en interne le GCAP sous le terme Reppu (« vent violent »). Ce nom avait été choisi dans les années 1940 par le Japon impérial pour le Mitsubishi A7M2, successeur des A6M Zero qui avaient attaqué Pearl Harbor. Les discussions sur la possible entrée de l’Arabie saoudite dans le programme ont encore accentué les tensions.
Les diplomates et les cadres de l’armée de l’air multiplient les assurances, en soulignant l’interopérabilité de ce futur avion avec les appareils américains et en affirmant leur détermination à assumer une plus grande part des coûts militaires dans la région.
Une source proche du ministère japonais de la défense a déclaré à Intelligence Online que Tokyo n’avait plus la cote au Pentagone. Le retour d’un président notoirement transactionnel à la Maison blanche a aggravé la situation et le « facteur Trump » pèserait sur les débats internes sur le programme nippo-italo-britannique Global Combat Air Programme (GCAP). Personne ne s’exprime ouvertement sur ce sujet, mais l’ancien ministre japonais de l’économie, du commerce et de l’industrie, Ken Saito, aurait confié à des alliés en privé : « Je suis très inquiet ».
Un silence inquiétant
La diplomatie américaine n’a fait aucune démarche susceptible de rassurer les Japonais. L’ambassade des États-Unis à Tokyo n’a jamais évoqué publiquement le partenariat nippo-britannique, même lorsque l’ambassadeur Rahm Emanuel avait visité l’usine spécialisée de Mitsubishi Heavy Industries à Nagoya, en 2024. Cette dernière assure la maintenance des F-35 de la force aérienne japonaise et devrait se focaliser prochainement sur sa collaboration avec le groupe d’armement britannique BAE Systems.
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