Nous alertons régulièrement nos lecteurs sur les très intéressantes analyses du site asialyst dont nous vous recommandons la consultation. À noter par exemple, en complément de notre article récent sur la submersion progressive du sud Vietnam d’ici 2050, l’article signé par Cyrielle Cabot dans la dernière livraison d’Asialyst. Nous en publions ici un extrait. Préparez vos canots de sauvetage ! Ou vos pétitions pour que les gouvernements agissent enfin !
Nous reproduisons ici un extrait de l’article de Cyrielle Cabot dans Asialyst
La majorité des grandes métropoles asiatiques sont en haut d’un classement bien inquiétant. Elles font partie des villes qui se noient le plus vite au monde. Situées dans des deltas ou sur les côtes et construites sur des terrains meubles, leurs sols s’affaissent au rythme d’une urbanisation et d’une industrialisation galopantes.
Conséquence de ce phénomène qu’on appelle la subsidence, les inondations d’envergure se multiplient depuis plusieurs années, notamment pendant les moussons. En 2011, le fleuve Chao Phraya, qui traverse Bangkok, a ainsi débordé, inondant 40 % de la ville. Des quartiers entiers ont été paralysés pendant plusieurs jours, ce qui a occasionné une perte économique de 47,21 millions d’euros. Moins visible, mais pas moins inquiétant, les routes s’affaissent provoquant des rues aux zones effondrées, des trottoirs décalés mais aussi des fissures, parfois de plusieurs kilomètres de long, qui menacent les lignes d’électricité et les voies ferrées. Les bâtiments s’inclinent et leurs fondations sont fragilisées, entraînant des risques d’effondrement.
Enrayer la subsidence
Aujourd’hui, les gouvernements locaux prennent conscience du phénomène et multiplient les mesures pour le limiter ce phénomène. Si Pékin a pu se présenter comme un modèle du genre, parvenant à enrayer la subsidence, des villes comme Jakarta ou Hô-Chi-Minh-Ville continuent de s’enfoncer à une vitesse phénoménale.
Jakarta s’enfonce de 10 cm par an. Jakarta possède le malheureux titre de la ville qui se noie le plus vite au monde. Chaque année, la capitale indonésienne de 10 millions d’habitants s’enfonce de 7,5 à 10 cm selon une étude publiée par le centre de recherche néerlandais Deltares, contacté par Asialyst. Aujourd’hui, environ 40 % de la ville se trouve ainsi en dessous du niveau de la mer. « Jakarta n’a qu’une dizaine années devant elle pour enrayer le phénomène. Sinon, le nord de l’agglomération, ses ports et ses bases nautiques, ses marchés aux poissons mais aussi ses gigantesques centres commerciaux seront submergés par les eaux », expliquent les auteurs de l’étude. Selon les projections de Deltares, la capitale thaïlandaise pourrait encore s’enfoncer d’1,8 mètres dans le sol d’ici à 2025. Aux Philippines, Manille fait un constat similaire : chaque année, elle plonge de 4,5 cm et pourrait atteindre une subsidence de 40 cm d’ici à 2025.
8 cm par an pour Ho Chi Minh Ville
Toujours en Asie du Sud-Est, Hô-Chi-Minh-Ville s’enfonce de près de 8 cm par an. Dès 2009, le ministère vietnamien des Ressources naturelles et de l’Environnement sonnait l’alerte : 6 % du territoire de la capitale risquait de sombrer sous les eaux. À quelques kilomètres, Bangkok, la Venise de l’Asie, n’est construite qu’à 1,5 mètres au-dessus de la mer. Alors qu’il y a quelques années, elle s’enterrait d’environ 10 cm par an, la municipalité a réussi à ralentir le phénomène pour restreindre la subsidence à un à deux cm aujourd’hui.
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