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CAMBODGE – CLIMAT: Sur le lac Tonle Sap, des pécheurs désemparés par la baisse des eaux

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 05/01/2020
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La presse française ne couvre qu’avec parcimonie l’Asie du sud-est. C’est donc avec grand plaisir que Gavroche a pris connaissance, le 24 décembre, d’un long reportage publié par Libération sur la baisse problématique du niveau des eaux sur le lac Tonle Sap. Un lac nourricier pour le royaume, où les pécheurs découvrent l’impact du changement climatique. Un bravo confraternel à l’auteure de l’article, Juliette Buchez, dont vous pouvez retrouver le reportage intégral en cliquant ici.

 

Nous reproduisons ici un extrait d’une article de Libération dont nous vous recommandons la lecture.

 

Elu chef de la communauté de pêcheurs en juillet, Ly Kimsring montre du doigt une poignée d’arbres dont les troncs disparaissent dans l’eau du lac derrière sa maison en bois. «D’habitude, ces terres sont couvertes par la montée des eaux vers mai-juin, observe le pêcheur de 53 ans à la peau tannée par le soleil. C’est alors que les poissons arrivent du Mékong pour se reproduire. Mais cette année, ça n’est arrivé que très tard, en juillet-août. Nous savons qu’il y aura moins à pêcher. Si les eaux sont basses, les poissons ne viennent pas.»

 

Mauvaise année de pèche en perspective

 

Les pêcheurs espèrent un pic des prises entre décembre et février, mais tous parient dès à présent sur une mauvaise année. Le Tonle Sap fournit près de la moitié du total des pêches du pays (eau douce, de mer et aquaculture confondues). Son écosystème repose sur un équilibre délicat et un phénomène unique au monde. A la fois lac et rivière, le Tonle Sap se jette dans le Mékong à la saison sèche. Lorsque la mousson s’intensifie et que les pluies viennent gonfler le fleuve, le cours du Tonle Sap s’inverse et l’excédent d’eau venu du Mékong déborde dans les plaines inondables. A son niveau maximal, le Tonle Sap devient la plus grande réserve d’eau douce d’Asie du Sud-Est et couvre 7 % de la superficie totale du Cambodge. Cette ressource essentielle est un réservoir alimentaire national, tant pour la pêche que l’agriculture.

 

Niveau historiquement bas

 

Cette année pourtant, le Mékong a atteint un niveau historiquement bas en pleine saison des pluies et le cours du Tonle Sap s’est inversé avec trois mois de retard d’après les relevés de la Mekong River Commission (MRC).

 

Mi-juillet, au cœur de la mousson, à la confluence du Tonle Sap et du Mékong, les niveaux relevés étaient inférieurs de 2,5 mètres à la moyenne. Plusieurs chercheurs prédisent pour cette année la pire sécheresse en un siècle sur le bassin inférieur du Mékong. «En temps normal, les forêts inondées du Tonle Sap sont un habitat favorable pour la reproduction des poissons migrateurs venus du Mékong, explique Khem Sothea analyste de la MRC à Phnom Penh. Mais si le niveau de l’eau est insuffisant, cela peut affecter la reproduction de certaines espèces.»

 

Grand flou

 

A Phat Sanday, Ly Kimsring dit attendre le pic de la saison pour confirmer ses prévisions. Comme de nombreux petits exploitants, il assure que les pêches sont moins abondantes et les revenus de plus en plus maigres année après année, alors que les autorités évoquent – sans les chiffrer – une hausse totale du nombre des prises sur le Tonle Sap…

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