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ASIE DU SUD-EST – TOURISME: Peut-on croire les statistiques des pays de l’ASEAN sur le coronavirus ?

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 11/03/2020
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Plus d’une centaine de cas à Singapour, 47 en Thaïlande, 2 en Indonésie, 1 cas au Cambodge, aucun cas signalé en Birmanie, idem au Laos… En comparaison, le nombre de personnes infectées en France par le coronavirus-Covid 19 (plus d’un millier dimanche 9 mars) apparaissent alarmantes. L’on sait, certes, que les réflexes d’hygiènes en Asie du sud-est sont davantage protecteurs. L’on sait aussi que le virus n’aime pas les températures tropicales. Mais peut-on croire ces chiffres donnés par les autorités sanitaires au vu de la dépendance extrême des économies locales au tourisme ? Quelques éléments de réponse.

 

La question des statistiques sanitaires est délicate car elle dépend largement du mode de détection des cas de coronavirus et de l’ampleur des tests effectués sur les malades. Voici ce que l’on peut dire à ce stade des informations disponibles au sein des pays de l’Association des nations de l’Asie du sud-est.

 

. Minorer le nombre de cas ne changerait pas grand chose aux difficultés du secteur du tourisme

 

Pour les opérateurs touristiques, et en particulier pour les réceptifs (qui accueillent par exemple en Thaïlande les touristes en provenance de France), le principal problème est aujourd’hui l’écroulement de la demande en provenance de Chine et des pays européens. L’ampleur de l’épidémie a conduit de nombreux voyageurs à retarder les déplacements non-essentiels, d’abord par peur du coronavirus en Asie, puis en raison de l’inquiétude liée aux lieux de transit de masse (aéroports, gares…).

 

Il suffit de voir des images, ces jours-ci, des halls de l’aéroport Charles de Gaulle pour comprendre le problème. Le fait qu’il y ait peu de cas dans les pays de l’Asean, toutes proportions gardées, ne change donc rien à la donne économique. D’autant qu’un autre réservoir de visiteurs s’est subitement écroulé: le réservoir chinois

 

. Des autorités sanitaires moins équipées qu’en Europe

 

La question de l’équipement est surtout décisive pour les tests. En clair: moins vous faites de tests, moins vous aurez de malades. Mais à y regarder de prés, cette question est surtout valable pour des pays dont le système de santé est, en général, défaillant ou insuffisant comme au Laos.

 

Des pays comme la Thaïlande ou la Malaisie ont mis en œuvre, selon l’OMS, un système de détection satisfaisant. Le cas de l’Indonésie pose plus de questions. Des experts singapouriens devraient cette semaine dévoiler des études faites dans les hôpitaux de Jakarta.

 

. Des différences importantes en terme de contamination

 

Gavroche a déjà évoqué, dans plusieurs articles, les différences de comportement en matière d’hygiène et de relations sociales entre les pays d’Asie du sud-est et les pays d’Europe. Pas de poignées de mains, pas de bises échangées etc… Il faut y ajouter un degré moindre de transhumance des populations du, en particulier, à des réseaux ferrés moins performants.

 

En France, la propagation du virus à partir de l’assemblée d’une église évangélique à Mulhouse est un exemple patent: il est peu probable qu’en Thaïlande ou au Cambodge, les 2000 fidèles d’un tel événement seraient repartis, dès le lendemain, aux quatre coins du pays.

 

La réalité sanitaire n’est bien sûr pas comparable à celle des pays européens. Citons ici le quotidien français Libération dont nous vous recommandons chaudement la lecture ici (www.liberation.fr) «En l’absence d’une couverture maladie dans ces pays, où la majorité de la population vit autour du seuil de pauvreté, peut on lire dans Libération, la plupart des malades ne consultent pas pour des symptômes qui ressemblent à ceux d’une grippe.

 

Même pour ceux qui le font, le nombre de tests disponibles étant limité, ils sont réservés aux cas très graves ou à ceux qui ont récemment effectué un voyage dans un pays à risque. Les patients avec toux et fièvre sont renvoyés chez eux avec des antibiotiques. Le responsable sanitaire de la ville de Phuket a récemment admis devant un parterre de journalistes qu’il n’était pas autorisé à donner des informations à la presse concernant l’évolution de l’épidémie.

 

. Les pays de l’ASEAN sont ils «à risque» ?

 

Comparés à la France ou à l’Italie, le risque ne parait pas aujourd’hui supérieur en terme de probabilité d’être contaminé par le coronavirus en Thaïlande, au Cambodge ou au Vietnam. Oui, le risque existe, et le moment n’est pas propice pour des personnes âgées ou fragiles pour y effectuer un séjour touristique. Mais il parait plus risqué encore de se rendre aujourd’hui à Milan ou à Venise qu’à Bangkok !

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