Ce communiqué de Tracfin, l’organisme chargé de traquer les flux financiers illicites au ministère français des finances, témoigne de l’inquiétude ambiante. A la faveur de la pandémie, et notamment en Asie, les escroqueries se multiplient. Le plus souvent, derrière des propositions d’approvisionnement en masques ou en matériel médical. A lire attentivement.
Tracfin vient d’identifier les principaux risques de fraudes et de blanchiment de capitaux liés à la pandémie COVID-19.
Face à la crise sanitaire engendrée par la pandémie de COVID-19 et des risques LBC-FT (lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme) qu’elle génère, TRACFIN se mobilise pour accompagner les professionnels assujettis au dispositif LCB/FT et met à leur disposition une analyse des signalements reçus et des principaux risques de fraude et de blanchiment des capitaux correspondants.
Ce document doit permettre aux professionnels de renforcer leur vigilance sur les risques spécifiques liés à la pandémie et de préciser les critères d’alerte à mettre en place dans leur cartographie des risques.
Centaine de cas
Depuis le début du mois de mars 2020, TRACFIN a en effet traité une centaine de déclarations de soupçon et externalisé une vingtaine de dossiers à ses partenaires (autorité judiciaire et autres administrations) liés directement ou indirectement à la crise de la COVID-19. Une bonne partie vient d’Asie et de Chine.
Deux principaux constats ressortent de l’analyse de ces informations :
– la pandémie a créé les conditions propices au développement d’escroqueries spécifiques au commerce de matériels sanitaires fictif ou non conforme ;
– la multiplication des commandes de matériels médicaux créent de nouvelles opportunités pour adapter des escroqueries communément rencontrées telles que les faux ordres de virement et le détournement de dispositifs étatiques mis en place en réponse à la crise. En conséquence, Tracfin appelle ses assujettis à accroitre leur vigilance à tous les stades de la vie d’une entreprise et notamment à sa création, en cas de difficulté et à sa liquidation.
