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ASIE – FRANCE : L’Extrême Orient se transforme, ne l’oublions surtout pas car cela nous concerne

Journaliste : Yves Carmona
La source : Gavroche
Date de publication : 02/11/2021
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Notre ami et chroniqueur Yves Carmona garde, depuis la France, un œil passionné sur l’Asie. Œil diplomatique pour cet ancien Ambassadeur de France au Laos et au Népal. Mais œil de spécialiste surtout, fin connaisseur du Japon…

 

Une chronique d’Yves Carmona, ancien Ambassadeur de France au Laos et au Népal.

 

L’auteur de ces lignes aimerait tant reprendre la route de l’Asie, qu’elle soit du Sud-Est, d’Extrême-Orient ou du Sud, et pourquoi pas découvrir des pays qu’il n’a jamais visités.

 

Mais il faut être raisonnable : la Covid est encore là, être vacciné n’est pas une garantie absolue, il est donc préférable de patienter encore d’autant qu’il fait chaud et qu’il y a beaucoup de touristes même si ce ne sont pas les mêmes qu’auparavant.

 

Alors, cet article est consacré à quelques transformations qui affectent le monde, en particulier l’Asie mais aussi d’autres pays plus avancés.

 

La crise sanitaire a, je l’espère, accéléré ces évolutions mais tout est affaire de comportements locaux voire individuels.

 

Le réchauffement climatique

 

La cause de ces évolutions est bien connue, c’est le réchauffement climatique. À vrai dire, celui-ci a bon dos car souvent, c’est la faute des humains si des catastrophes se produisent, des accidents climatiques, comme celui qui a eu lieu au Japon, précisément à Atami connue pour ses bains chauds (onsen) et donc objet de spéculation touristique. N’est-ce pas précisément la recherche inconsidérée du profit qui est coupable de cette catastrophe (150 maisons et bâtiments détruits, 18 morts) ?

 

Pour rester en Asie, la rupture d’un barrage à Attapeu (Sud du Laos) qui a officiellement tué 29 personnes et fait 1 100 « disparus » en 2018 n’est-elle pas due aux mêmes causes ?

 

Bien sûr, on peut se rassurer en se disant que les pluies ont toujours été abondantes au Japon et ailleurs ainsi que les « disparitions ».

 

Tout récemment, des pluies diluviennes ont fait officiellement (au 16 juin) 26 morts et 28 disparus dans deux provinces différentes du Népal et ce 21 juillet au moins 7 disparus et un nombre encore indéterminé le 22 juillet au Laos. Non, ce ne sont pas des faits divers, c’est bien le signe que quelque chose est déréglé ou pas traité dans ces pays pauvres.

 

Catastrophes « naturelles » particulièrement nombreuses en Asie

 

Les médias occidentaux regardent plus volontiers ce qui s’est passé en Allemagne, Belgique et Pays-Bas, qui est attribué au réchauffement climatique même si celui-ci n’en est pas seul responsable. Cela pourrait être dit de toutes les catastrophes « naturelles », particulièrement nombreuses en Asie, qui n’en ont en fait que le nom : où le Souverain est-il mort de faim ? Quand la cause d’un désastre est réellement naturelle – séismes, éruptions volcaniques etc. – le degré de préparation à ses effets est décisif.

 

Ainsi le tsunami qui a dévasté l’Océan indien le 26 décembre 2004 faisant jusqu’à 250 000 morts, surtout en Indonésie mais aussi officiellement 5 400 en Thaïlande, n’avait de naturelle que son origine mais que dire des réactions à ses effets ? On sait qu’une thaïlandaise qui n’avait pas oublié les tsunamis précédents s’est sauvé la vie en montant suffisamment haut sur la falaise. Quant aux nombreuses victimes touristiques, fallait-il construire pour elles des hôtels rémunérateurs et mortels ?

 

De même, le séisme qui a provoqué la catastrophe nucléaire de Fukushima le 11 mars 2011 n’a tué dans l’agglomération tokyoïte qu’une personne malgré sa rare violence : les bâtiments ont résisté. Le tsunami qui a suivi n’avait pas été prévu et c’est une erreur humaine collective qui en est la cause. Quant à la catastrophe nucléaire qui a suivi, le pouvoir fait tout pour qu’on n’en connaisse jamais le bilan exact.

 

Prise de conscience

 

Un deuxième changement, moins visible mais à l’œuvre depuis des décennies, est la prise de conscience surtout par des jeunes qu’il faut cesser de considérer la nature comme un ennemi à vaincre mais plutôt comme un animal qu’il s’agit de dompter sans forcément le mettre en cage.

 

C’est là où ne pouvoir aller sur place est le plus frustrant car c’est localement que de nombreuses expériences sont en cours, l’information circule souvent dans des langues qu’on ne peut lire. Dans un continent développé comme celui où vit l’auteur, nombreux sont ceux qui se sont enracinés ou qui ont toujours vécu là mais recherchent des modalités de production différentes : alimentaire bien sûr mais aussi énergétique et en fait concernant tout ce qui est consommé. L’idée est d’être sobre, de tirer parti du progrès technique non seulement en envoyant des vaisseaux dans l’espace mais aussi en bénéficiant de leurs retombées utiles (qui se passerait aujourd’hui des transmissions quasi instantanées d’informations et des prévisions météo toujours plus précises qu’elles permettent ?).

 

Pauvreté, discriminations, handicaps, solitude, etc

 

Un troisième changement, encore plus contrasté, est celui qui pourrait déboucher sur une société moins dure à l’égard de ceux qui ont des difficultés à y trouver leur place. Les causes en sont bien connues – pauvreté, discriminations, handicaps, solitude, etc. En revanche, leur issue peut aussi bien être le fascisme que la réconciliation de l’humanité (certains préfèreraient son élimination) et on ne sait bien sûr où va se placer le curseur.

 

Inutile de philosopher, d’autres le font bien mieux depuis que la parole existe. Ce qui compte, n’est-ce pas ce qui se fait ?

 

Peut-être le lecteur voudra-t-il plus que de coutume réagir, contester ou apporter des exemples ? L’auteur ne s’est guère préoccupé de dates et regarder la mer est sans doute plus adapté à la saison. Merci en tout cas d’avoir lu ces quelques lignes.

 

Yves Carmona

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