Comment réussir à imposer, en Thaïlande, ce sport encore perçu comme élitiste et réservé aux étrangers ? Comment faire pour que l’exemple de Paradorn Srichappan, tennisman professionnel un temps classé parmi les dix meilleurs joueurs mondiaux, se propage dans le Royaume ? Partenaire du Smash Club de Bangkok et coach de nombreux jeunes joueurs, Pierre Séquier animera, à partir du 22 octobre, deux camps d’entrainement pour enfants et adolescents. Gavroche lui a demandé de monter au filet pour défendre, dans nos colonnes, son sport favori.

Gavroche: Le Smash Club de Bangkok, c’est la preuve que le tennis est désormais enraciné en Thaïlande ?

Pierre Séquier: Oui le tennis est aujourd’hui un sport très prisé par les Thaïlandais. On trouve des courts de tennis partout dans Bangkok et nous faisons face a une forte demande pour les activités tennistiques que nous proposons (tournois, league, entrainements…) . Toutes ces initiatives ont un but: permettre à nos membres de progresser, de se rencontrer, d’élargir le nombre de leurs partenaires de jeu.

Q: Vous êtes très affirmatif. Le tennis de haut niveau passionne vraiment les Thaïlandais ?

R: En Thaïlande, le tennis est plus basé sur la pratique sportive de loisir que sur la compétition de haut niveau. Il y a eu un pic d’intérêt pour le haut niveau voici une décennie, au début des années 2000, lorsque Paradorn Srichaphan figurait dans le top ten des meilleurs joueurs mondiaux. Depuis, il a manqué une relève pour lui succéder. La fièvre est donc un peu retombée.

Q: Au niveau asiatique, quels sont les meilleurs joueurs de tennis actuels ?

R: En Asie, le pays clairement le plus en avancé du point de vue du haut niveau est le Japon, notamment grâce à Kei Nishikori classé parmi les meilleurs joueurs du monde depuis plusieurs années. Il faut aussi saluer la récente victoire à l’US Open de Naomi Osaka. La Chine est également présente sur la scène internationale au plus haut niveau depuis quelques années, notamment grâce à sa championne Li Na, vainqueur de deux tournois du Grand Chelem et qui a atteint la place de numéro 2 mondiale.

Q: Bangkok n’est pas en apparence une ville sportive. Quelle est votre clientèle ?

R: Bangkok est en fait une ville de plus en plus sportive. La boxe, le fitness, le badminton, le golf, le tennis, etc… Tous ces sports ou ces activités sportives sont désormais très accessibles. Nous avons au Smash Club une clientèle très mixte. Beaucoup de joueurs thaïlandais et internationaux fréquentent nos courts. Une nuance toutefois: notre école de tennis est, elle, fréquentée principalement par les enfants des écoles internationales de Bangkok.

Q: Croyez vous au développement du tennis dans le pays ? Que faudrait il pour le rendre encore plus populaire ?

R: Tout dépendra de la faculté des dirigeants de la fédération Thaïlandaise à gérer l’engouement populaire pour ce sport. La réussite des européens et des américains dans le tennis est basée sur une organisation extrêmement précise au niveau fédéral, sur une formation des entraineurs très solide, sur une détection des meilleurs jeunes joueurs dés le plus plus jeune âge. Le tennis a besoin, pour croitre en Thaïlande, d’une infrastructure humaine favorable.

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