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FRANCE – POLITIQUE : Vue d’ailleurs, Athènes, Paris, Zorba et les colères

Date de publication : 23/05/2023
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Manifestations grecques

 

Chaque semaine, notre ami Richard Werly, conseiller éditorial de la rédaction de Gavroche, nous livre sa vision de la France sur le site d’actualités helvétique Blick. Vous pouvez vous abonner. Ou consulter sa lettre d’information Republick.

 

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Il y a un truc que les Grecs n’aiment pas trop. Tous. Sans exception ou presque. Leur dire, comme je le faisais durant leur plongeon financier abyssal des années 2010, que les Allemands avaient alors raison. Imaginez un peu la scène. Athènes submergée par les manifestants. Des poubelles qui brûlent dans les rues d’Exarchia, le bastion étudiant-anarchiste du centre de la capitale hellène, juste au-dessus du Musée national. Or voilà que ce journaliste débarqué de Genève vous dit qu’un jour, peut-être, votre dette exponentielle devra être remboursée. Et que malgré les impardonnables taches de l’histoire germanique, Berlin a quelques raisons de s’énerver…

 

J’écris ces lignes, justement, du pays de Zorba. Même quartier, dix ans après. Ce dimanche 21 mai 2023, les urnes ont parlé au pays d’Homère. Résultat : une victoire éclatante pour le Premier ministre sortant de droite, Kyriakos Mitsotakis. Halte au changement. Ras-le-bol des colères sociales. Oui au mur anti-migrants en cours de construction à la frontière turque. Retour à la stabilité et à l’autorité. Vous voyez où je veux en venir ? Et si, en Grèce, les leçons de la colère avaient aussi une portée européenne ? Imaginons que les électeurs français, après la tourmente sociale des retraites, recherchent à leur tour cette stabilité et cette autorité. Qui sera capable de l’incarner ?

 

Il a suffi d’un tweet, en tout cas, pour que cette comparaison s’impose, et qu’une dizaine de lecteurs renvoient le parallèle avec la France. Cette phrase postée sur le réseau social concluait mon article sur les 300 milliards d’euros prêtés par l’Union européenne aux lointains héritiers de Socrate et Platon. « Comment réformer — et faut-il espérer réformer — un pays où une partie importante de la population demeure convaincue que la responsabilité de ses problèmes vient d’ailleurs ?  Une forme d’aveuglement que ses élites utilisent pour pérenniser un système qui leur profite. » En version tricolore, cela donnerait quoi ?

 

Bonne lecture, avec ouzo et sirtaki

(Et pour débattre: richard.werly@ringier.ch)

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