Les politiciens vétérans sont parfois appelés « caïmans ». Pourquoi ? Parce qu’ils savent mieux que d’autres se tapir dans les marécages, puis dévorer leurs victimes d’un coup de mâchoire. L’ancien Premier ministre cambodgien Hun Sen fait, à n’en pas douter, partie de cette catégorie. La Première ministre thaïlandaise l’a appris ces derniers jours à ses dépens. Paetongtarn Shinawatra pensait sans doute pouvoir convaincre l’ami de son père, le milliardaire Thaksin Shinawatra, de conclure avec elle un accord particulier pour mettre fin au conflit frontalier entre les deux royaumes. Erreur. Hun Sen, 72 ans, a tiré le premier en dévoilant une partie de leurs discussions, ouvrant la voie à une crise politique en Thaïlande.
En agissant ainsi, Hun Sen atteint un double objectif. Il met à mal la dynastie Shinawatra qui lui est redevable, car il l’a épaulée dans le passé, lors de ses passes d’armes politiques avec les militaires. Et il revient au centre du jeu diplomatique au Cambodge, confinant son fils, le Premier ministre Hun Manet, dans le rôle de gestionnaire des affaires courantes.
Hun Sen, maître du Cambodge ? L’affirmation continue de se conjuguer au présent. En tout cas tant que, comme tous les vieux caïmans, il continue de mordre…
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L’accompagnement de la langue khmère obéit à d’autres recettes que la langue de bœuf. Le vermicelle est indiqué pour les soupes de nouilles à la manière chinoise. Pour ma vue un peu défaillante, les spaghettis, de préférence à la puttanesca, me conviennent mieux ou, à la rigueur, à la carbonara. Essayez les caractères « gnocchi » de la Thaïlandaise, si possible à l’arrabiata. Dans les temps anciens de mon enfance, l’apprentissage de l’alphabet était aussi une affaire de pâtes : les pâtes alphabétiques. Mélangeons des vermicelles et des gnocchis… Puisse ces deux rivaux si proches se mettre autour d’une table avec un plat de linguinis et reprendre un peu de langue. Rappeler la sauce Decoux est un mauvais coup et de mauvais goût pour agrémenter la langue khmère ou siamoise, et qui, surtout, témoigne d’une intention peu… amicale de la part des hôtes que nous sommes, et surtout de l’arrogance française de ces années-là, lesquelles déjà ?
Bonjour,
Dans ce dernier « Gavroche Hebdo », j’aime bien le développement « Les 5 raisons du conflit frontalier, côté cambodgien »…
Il y a du vrai là-dedans, car le Cambodge (où il y eut aussi la guerre américaine, comme au Vietnam… la Thaïlande n’ayant jamais souffert de guerre…) a sans doute toujours été considéré comme un « petit frère » négligeable et une proie facile ?
On se rappellera d’ailleurs la bataille navale de Ko Chang (17 janvier 1941) que la marine thaïe « fête » chaque année, alors que ce fut leur désastre : flotte française envoyée par l’amiral Decoux contre la flotte siamoise.
J’aimerais savoir quelle langue utilisent Hun Sen et la Première ministre thaïlandaise lorsqu’ils échangent ? Les caractères « vermicelle » de la langue khmère ne sont [pas compris par] les Thaïs ? Comme les Laotiens d’ailleurs…
Bien à vous,
Jean-Paul