Home Accueil HISTOIRE: Le «Que sais-je ?» de Xavier Galland, une lecture incontournable sur la Thaïlande

HISTOIRE: Le «Que sais-je ?» de Xavier Galland, une lecture incontournable sur la Thaïlande

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 07/06/2019
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Qui sont les thaïlandais ? D’où viennent-ils ? Comment la Thaïlande est devenue un pays ? Gavroche ouvre une nouvelle série d’articles consacrés à l’histoire du Siam et des Siamois. Lire pour comprendre. Lire pour apprendre. Avec Gavroche, remplissez votre bibliothèque et améliorez vos connaissances.

 

Nous reproduisons ici un extrait du «Que sais-Je ?» de Xavier Galland sur l’histoire de la Thaïlande.

 

Les Thaïs, qui comprennent plusieurs groupes (Shans, Lao, Siamois…) constituent eux-mêmes une sous-partie du groupe ethnolinguistique plus large des Taïs (Zhuang, Nung, Taï “noirs”, Taï “rouges”, Taïs “blancs”…), locuteurs de langues dites taï-kadaï.

 

La linguistique comparée semble indiquer que les Taïs seraient originaires de Chine méridionale et qu’ils pourraient avoir une ascendance austronésienne.

 

Au contact de populations sino-tibétaines et hmong-mien, leur langue se serait radicalement modifiée et l’arrivée en Chine des Hans aurait amorcé leur migration vers le sud-ouest.

 

Cette théorie, la plus couramment acceptée de nos jours, est confortée par des études génétiques (haplogroupe du chromosome Y).

 

Guerres meurtrières

 

Fuyant probablement les guerres meurtrières qui marquèrent la période dite des « Printemps et des Automnes » (VIIe-IVe siècles av. J.-C.), les thaïs auraient ainsi quitté le Bassin rouge du Sichuan au cours du dernier millénaire avant notre ère pour s’installer dans les vallées du sud et du sud-ouest (provinces actuelles de Yunnan et Guangxi) où ils pratiquaient une économie de subsistance basée sur la riziculture inondée, la pêche et la cueillette auxquelles s’ajoutait un commerce embryonnaire.

 

Ils s’y mélangèrent à des populations miao-yao. Remontant le fleuve Rouge vers le nord-ouest, les impérialismes chinois et vietnamien des premiers siècles de l’ère chrétienne coupèrent les populations thaïes en deux groupes dont l’évolution fut désormais séparée.

 

Le premier groupe, les Chuang, Tho et Nung, établis au nord et au nord-est du fleuve Rouge se sinisèrent peu à peu, tandis que l’autre groupe, localisé dans un large périmètre autour de Diên Biên Phu, sera plus tard indianisé et se subdivisera encore en plusieurs sous-groupes : Shans, Lao, Siamois, etc. ‘

 

Le lien exact entre le royaume de Nanzhao qui se développa au Yunnan (voir carte ci-dessus) et les populations thaïes qui y résidaient n’est pas encore clairement défini.

 

Tibéto-birmans

 

La tradition qui leur en attribuait la fondation a été battue en brèche et leur participation à un niveau de quelque importance fortement remise en question.

 

La fondation du Nanzhao serait ainsi due à un groupe tibéto-birman que les Chinois nommaient « barbares noirs », localisé dans les parties ouest et sud-ouest du Yunnan.

 

Cette théorie ne concède tout au plus aux Thaïs qu’un possible regroupement de populations selon les méthodes du Nanzhao, principalement dans la région située immédiatement au sud de celui-ci et connue sous le nom de Sip-Song Pan Na.

 

Les traditions thaïes voulant que le père «installe» chacun de ses fils sur un nouveau domaine propre à la riziculture, combinées à une croissance démographique constante auraient alors entraîné un lent mouvement de population, endigué vers l’ouest et le sud-ouest par la situation géopolitique de l’époque.

 

Suivant le cours des rivières, le long des vallées, les premières infiltrations thaïes dans la péninsule indochinoise auraient donc eu lieu au cours du premier millénaire de notre ère et auraient abouti à la création d’un premier «royaume» thaï en pays Yonok (de Yuan, ou Thaïs du Nord), situé dans la région de Chiang Saen et où les Môns introduisirent le bouddhisme Theravada vers la fin du Xe siècle.

 

Péninsule indochinoise

 

Contrôlant le nord de la Birmanie, le Nanzhao devint l’un des principaux points de communication terrestres entre l’Inde et la Chine, via l’Assam et le Yunnan.

 

La présence thaïe dans la péninsule indochinoise fut alors renforcée par l’arrivée de pèlerins et de marchands ainsi que d’un certain nombre d’esclaves, prisonniers de guerre.

 

Cette pénétration se fit dans trois directions principales (sud-ouest, sud, sud-est) et les populations thaïes essaimèrent vers ce qui est aujourd’hui la Birmanie et l’Inde du Nord-est, la Thaïlande, le Laos et le nord du Vietnam.

 

L’arrivée des Thaïs est donc à comprendre comme une lente infiltration et non comme une invasion brusque. Comme le disait G. Cœdès dans « Les États hindouisés d’Indochine et d’Indonésie», l’émergence des Thaïs fut « moins un bouleversement soudain dans le peuplement de la péninsule, que la prise du pouvoir par une classe dirigeante d’origine t’aie. »

 

Cette prise de pouvoir fut ainsi facilitée par la présence depuis déjà plusieurs siècles d’un élément thaï au sein des populations indigènes. À suivre…

 

Retrouvez l’intégralité de cette présentation avec Xavier Galland
Auteur du «Que sais-je? n°1095, Histoire de la Thaïlande»

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