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HONG-KONG – MANIFESTATIONS: Pourquoi la Chine a finalement cédé aux protestataires ?

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 04/09/2019
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L’annonce est tombée mercredi 4 septembre dans l’après midi, deux jours après la grève générale très suivie dans les écoles du territoire: le projet de loi sur l’extradition vers la Chine continentale des criminels présumés sera retiré. Cette annonce a été effectuée par la très contestée cheffe de l’exécutif du territoire, Carrie Lam, dont plusieurs déclarations récentes laissaient entendre qu’elle a demandé à Pékin de quitter ses fonctions. Ce que le pouvoir chinois a refusé. Explications.

 

C’est une décision majeure, susceptible de mettre (provisoirement ?) un terme aux manifestations à Hong Kong, qui paralysent le territoire et sa place financière depuis bientôt trois mois. Mercredi 4 septembre, Carrie Lam, la cheffe de l’exécutif de la «région autonome spéciale» de la République populaire a annoncé qu’elle allait retirer le projet de loi d’extradition de suspects vers la Chine.

 

Ce retrait pourrait être le prélude à l’ouverture de discussions avec les principaux leaders du mouvement de protestations, dont l’ampleur politique sans précédent a désormais dépassé la seule question de l’extradition des criminels (avec ce que cela suppose comme conséquences pour le système judiciaire du territoire). La démission de la cheffe de l’exécutif imposée par Pékin en 2017, vingt ans après la rétrocession par le Royaume Uni de son ancienne colonie à la Chine, est en effet une autre demande récurrente. Très impopulaire, accusée d’être trop rigide, Carrie Lam a d’ailleurs plusieurs fois laissé entendre lors d’entretiens récents en privé qu’elle souhaitait quitter son poste. Ce que le régime communiste chinois n’a jusque là pas accepté.

 

Le poids des marchés financiers

 

La décision de retirer le projet de loi contesté ne signifie pas que l’étranglement progressif des libertés politiques à Hong Kong par la Chine va cesser. Il s’agit d’abord d’une mesure d’urgence, qui vise à rétablir la confiance des milieux financiers alors que la bourse du territoire était de plus en plus bousculée, et que plusieurs introductions en bourse de compagnies chinoises ont du être annulées ces dernières semaines.

 

L’hebdomadaire français Courrier International, qui suit de prés la presse chinoise, affirmait récemment que le ton des médias officiels était de plus en plus dur vis à vis des contestataires de Hong Kong. Vous pouvez retrouver ici l’actualité de Courrier International, dont nous vous recommandons la lecture.

 

Voici un extrait de l’article en question publié lundi 1er septembre:

 

Au premier jour de la rentrée scolaire et universitaire, et après un week-end d’affrontements, Hong Kong entame deux jours de grève générale des cours. Pendant ce temps, la pression exercée par Pékin monte encore d’un cran – la presse officielle chinoise passe aux menaces et aux insultes.

 

Le ton est à l’offensive depuis quelques jours dans la presse officielle chinoise, où les avertissements de fermeté vis-à-vis des protestataires de Hong Kong et des auteurs de violences qui troublent la Région administrative spéciale (RAS) depuis trois mois se multiplient. Des personnalités nommément citées sont présentées comme responsables de la situation et vilipendées, tandis que tout participant aux violences est averti d’une justice sans faiblesse.

 

1117 personnes interpellées

 

Selon le webzine shanghaien Pengpai (The paper) un total de 1 117 personnes ont été interpellées au cours des manifestations depuis le mois de juin. Ce chiffre a été donné le 2 septembre lors d’une conférence de presse de la police de Hong Kong, au lendemain d’un nouveau week-end d’affrontements, durant lequel 159 personnes ont été arrêtées. Seize d’entre elles ont été inculpées de «participation à une émeute», selon le site Hong Kong Free Press. Le porte-parole de la police a déclaré que Hong Kong avait “une nouvelle fois subi une catastrophe”.

 

Grève des cours et rassemblements dans les facs

 

Des scènes d’une grande violence ont eu lieu dans tout le territoire, y compris dans le métro. Avant le week-end, les manifestations avaient été interdites et une dizaine de leaders démocrates interpellés avant d’être remis en liberté sous caution, rappelle le South China Morning Post…

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