Home Accueil INDOCHINE – ÉCRIVAINS: Le Docteur Tardif, courageux et impertinent médecin colonial.

INDOCHINE – ÉCRIVAINS: Le Docteur Tardif, courageux et impertinent médecin colonial.

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 03/02/2020
0

Nous avons le plaisir de retrouver, en ce début 2020, les chroniques toujours pleines d’humour et de sagesse de notre ami libraire et historien François Doré. Et cette fois, son texte tombe à pic. Car c’est bien le sujet qui préoccupe la planète entière aujourd’hui : ce vilain virus inconnu, parti du cœur de l’Asie à la conquête du Monde…. Le moment semble donc bien choisi, pour vous présenter aujourd’hui le deuxième volet des aventures indochinoises du Docteur Tardif, courageux et impertinent médecin colonial. Il nous rappelle l’œuvre de ces «conquérants silencieux» qui luttaient contre les fléaux qui infestaient notre Indochine d’il y a plus de 100 ans, et s’appelaient alors, peste, choléra ou variole.

 

Une chronique de François Doré, Librairie du Siam et des colonies

 

Nous ne résistons pas au plaisir de citer quelques lignes de la préface à ce livre, rédigée par l’écrivain colonial Jean d’Esme : «J’aime ce livre, qui raconte la plus émouvante des missions dans la défense de ces races indochinoises, que décimaient maladies et épidémies : secourir l’humanité déficiente, apaiser ses souffrances, guérir ses maux… Aider l’homme à vivre… En un mot !».

 

Bonne lecture !

 

Ce «Chasseur de Femmes» aurait très bien pu s’intituler «Amours Cambodgiennes». Nous retrouvons le jeune docteur Dupuis qui après ses Amours Tonkinoises, est envoyé comme médecin vaccinateur au Cambodge. Ce nouveau roman va paraître, toujours sous sa couverture rouge, en 1950. Une fois de plus, la forme du roman composé des souvenirs irrévérencieux de notre jeune toubib, va recouvrir la grande œuvre du médecin colonial, chargé d’offrir aux plus souffrants, le réconfort de la science occidentale. Pour le Dr. Dupuis, la découverte du Cambodge de 1904 va être enchanteresse.

 

D’abord la découverte de tous ces petits villages isolés, de ces paysans confiants, alignés avec leurs enfants pour attendre la vaccine du «Louk Kroupet Sap Pi», ce médecin qui, aux yeux des braves Cambodgiens, ressemble bien à un sorcier occidental qui sauve la vie des petits enfants. Il notera dans ses calepins, la vaccination contre la variole de plus de 70,000 personnes. C’est à bord de sa petite chaloupe à vapeur, le «Pavie», qu’il va naviguer sur le Mékong et ses preks, à dos d’éléphant qu’il rejoindra les villages de jungle et partout il pourra découvrir la beauté du pays qui l’accueille.

 

Longues journées

 

Les journées sont longues pour le médecin colonial : les tournées de vaccination, la consultation gratuite du matin, les maladies des Européens, le potard qui doit préparer lui-même les potions prescrites, la paperasse administrative une fois par mois, mais aussi les observations météo… Heureusement, il y aura aussi les bons côtés de cette existence aventureuse : surtout la chasse, puisque les forêts du Cambodge de cette époque regorgeaient de toute une faune sauvage. Et puis aussi, cet autre plaisir du Dr. Dupuis, Don Juan insatiable : retrouver tout au long des diverses Résidences du Protectorat, toutes ces femmes d’administrateurs et de fonctionnaires qui s’étiolent dans des isolements bovariesques.

 

Nelly de Morlaix

 

L’arrivée du jeune médecin en séduira plus d’une : Nelly de Morlaix, qui finira si tragiquement à l’hôtel Continental de Saïgon, la belle Germaine de Phnom Penh, la délicate Amaryllis de Sangkhé, la fougueuse Xavière de Dong Thom et surtout l’inoubliable Claire de Préa patang puis de Sré Ambel… Parties de chasse, parties amoureuses, fumeries partagées, ah ! Les visions d’un Cambodge qui n’existe plus… «Madame Première’»: Un bon gros livre, qui aurait facilement pu se transformer en une longue saga indochinoise, pleine de rebondissements. Et là encore, que de Mesdames Premières, dans ce roman paru en 1948, toujours à Vienne ! C ‘est la longue histoire de deux amis de promotion qui se retrouvent en Indochine. L’un est civil, Georges Lançon, l’autre militaire, le lieutenant Jean Ferlet.

 

Leurs deux vies indochinoises seront bien parallèles ; Jean commencera par l’extrême sud au poste de Phao-Daï, près de Hatien. Pour Georges, ce sera la résidence de Lang-Giang au Tonkin. Tous les deux vont rapidement voir leurs existences se lier à celles de deux jolies filles indigènes. Pour Jean, après une aventure désagréable avec la Madame Première européenne locale, c ‘est sur le bord de mer qu’il rencontrera celle qui deviendra sa femme, Thi-Nam la fille du notable du village.

 

La Haute région

 

Dans le décor fastueux des montagnes de la Haute-Région, Georges est parti avec une petite troupe à la poursuite d’un groupe de pirates qui se sont emparé de trois jeunes filles pour les revendre dans la Chine proche. Les pirates sont encerclés, l’attaque se déclenche en pleine nuit, et soudain Georges voit une ombre tenter de franchir le barrage. Il se précipite, saisit son adversaire à bras-le-corps. Mais sous ses mains, il perçoit la forme d’une poitrine jeune et ferme.. c’est une femme ! Il faudra beaucoup de temps pour que cette rebelle, Thi Lao, la fille du chef pirate, devienne sa maîtresse.

 

La vie continuera. Les deux amis se retrouveront au Tonkin. Jean, nommé au Service Géographique devra cartographier la province où règne Georges. Chacun découvrira avec surprise la compagne de l’autre. Mais le bonheur de leurs existences sera vite troublé par les nuages qui s’amoncellent sur l’Europe, à la veille de la Grande Guerre. Pour nos deux héros, la voie de l’Honneur est une évidence. Ils partiront pour le front européen. Voyage en bateau de deux jours jusqu’à Saïgon où l’on laissera les deux épouses… Quelques mois plus tard, une missive arrivée en France leur annoncera les grossesses jumelées des deux jeunes femmes…

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Les plus lus