MALAISIE – LIVRE: Oui, les asiatiques furent aussi des «hippies»
Le site d’information Asia Sentinel a un œil particulièrement aiguisé sur les réalités asiatiques. Sa recension du livre «Grandma’s gangsta chicken curry» est un délice. Il s’agit d’un voyage dans le passé d’Azly Rahman, qui a grandi dans un kampong malais dans les années 1960 et 1970. Un recueil d’histoires, de poèmes et de récits relatifs à des époques, des personnes, des événements et de simples réflexions sur certaines de ses expériences durant son adolescence, qu’il a depuis longtemps abandonnée pour devenir professeur à l’université Columbia de New York.
Le livre est une entreprise de récits rétrospectifs, un voyage dans le passé d’Azly. Il y a aussi la toile de fond du flux et de la transformation d’une nouvelle nation, la Malaisie moderne, et de sa déconnexion avec l’ancien maître colonial, la Grande-Bretagne, les communautés multiraciales harmonieuses sous la pression des tensions raciales, le début d’une doctrine islamique sévère, le fléau de la drogue et l’influence du cinéma, de la télévision et de la musique américains. Les récits se déroulent à une époque où il n’y avait ni électricité, ni eau courante, ni Internet dans les kampong.
Aujourd’hui, commander du KFC signifie que l’on n’a pas fait l’expérience de l’abattage du poulet et de la préparation de la nourriture, contrairement au kampong, où le poulet doit être choisi, attrapé, abattu et préparé. Le banal a beaucoup plus de sens dans le kampong.
Et comment raconter Ryan O’Neil et Mia Farrow s’embrassant sur le grand écran quand on sort d’une madrasa ou après avoir écouté du rock and roll et fumé de la ganja…