Certains parlent du lac-réservoir de Mae Ngat Dam comme d’un lieu rêvé. Des guest-houses flottantes reçoivent ceux qui souhaitent, pour quelques heures ou quelques jours, vivre autrement.
La position géographique du lac artificiel de Mae Ngat Dam lui procure une solide réputation notamment auprès des résidents de Chiang Mai en quête de quiétude. A environ 1h15 en voiture, la nationale 107 conduit à ce lieu rêvé. Après avoir longé les rizières et traversé des paysages vallonnés, la chaîne montagneuse escorte le voyageur jusqu’au bout du voyage. Selon la période de l’année, les flamboyants en fleurs donnent de la majesté à cet itinéraire qui implique de pénétrer dans le parc national Sri Lanna. Il faut alors s’acquitter d’un droit d’entrée de quelques dizaines de bahts pour les Thaïlandais, de quelques centaines pour les étrangers… Après quelques kilomètres se découvre le barrage, puis le lac. Sur les rives, la terre est rouge, probablement du fait des alluvions amassées. Une dizaine de « long tail », ces bateaux longilignes à moteur, attendent les volontaires à l’exil, pour un trajet d’environ 5 kilomètres.
Au bout du monde
De part et d’autre, de hautes collines verdoyantes et touffues où il est interdit de séjourner et de tenter la moindre installation. Les abords sont mis à nu, les arbres coupés, et la roche argileuse de ces massifs anciens du nord de la Thaïlande ceinture les rives, du fait de l’érosion naturelle et probablement de quelques glissements de terrain.
A la sortie d’une passe, jaillissent quelques pontons où viennent s’accrocher des paillotes sur pilotis, en fait de petites chambres destinées à accueillir les voyageurs. Des bambous assemblés entre eux font office de fondation, sur lesquels sont fixés des parquets de bois, pour faciliter la circulation entre les chambres et l’espace détente qui est attribué à chacune d’elle. Il s’agit ni plus ni moins d’une plate-forme couverte sur pilotis de quelques mètres carrés, aménagée d’une simple table basse. C’est ici que l’essentiel se passe. On peut y lire, manger, s’allonger tout en admirant cette nature encore vierge de toute incursion humaine. Pour les chambres : toit de tôle, mur en dur recouvert de fibres de bambou, fenêtres et portes en bois. L’électricité fait son apparition à la tombée du jour.
Le lac comme on l’aime
Selon la période de la semaine, l’atmosphère de Mae Ngat Dam change du tout au tout. Si, du lundi au jeudi, ces endroits sont entièrement dédiés à la « zénitude », les fins de semaine sont beaucoup plus bruyantes. Les long tails déchargent des groupes de collègues, d’amis ou de familles venus pour faire la fête. La musique et le traditionnel karaoké prennent alors possession des lieux. Il faudra attendre le lundi pour redonner à cet endroit son atmosphère originale. Lorsque les grappes de visiteurs ont déserté les lieux, une autre clientèle fait alors son apparition, en quête de beauté naturelle, fascinée par l’aube qui prend naissance sur cette étendue d’eau, mystifiée par ces espaces vierges. elle s’adonne à la lecture et à la réflexion. Passé cette phase d’émerveillement, il est possible d’occuper son temps libre par la natation, même si l’eau est fraîche. Les plus expérimentés profiteront des plongeoirs ou titilleront la faune aquatique, en louant sur place des cannes à pêche. Les photos du propriétaire des lieux, exposées dans la salle du restaurant, exhibant ses prises, prouvent que la zone regorge de beaux spécimens. Il suffit d’ailleurs pour s’en convaincre d’attendre le retour des marins pêcheurs, en fin de journée.
Les plus sportifs loueront des canoës pour s’enfoncer plus loin encore au cœur du lac.
Plusieurs espaces de vie du même type se font face, de part et d’autre, et n’existent que pour recevoir les voyageurs en mal de tranquillité ou d’activité.
Direction :
Prendre la 107 au nord de Chiang Mai, dépasser Mae Rim et continuer quelques kilomètres après Ban Mae Malai. L’embranchement sur la droite en direction de Mae Ngat Dam est très bien indiqué.