À deux mois de la clôture de l’Exposition universelle 2025, qui s’achèvera le 13 octobre à Osaka, les pavillons de l’ASEAN connaissent des fortunes diverses. Si la Malaisie se distingue par son attractivité, la Thaïlande, elle, fait face à une polémique grandissante sur la gestion et l’efficacité de son exposition.
Selon l’agence Bernama, le pavillon malaisien avait déjà attiré plus de 2,2 millions de visiteurs début août, dépassant largement son objectif initial de 1,5 million. Conçu pour mettre en avant la diversité culturelle d’un pays multiethnique et sa volonté d’utiliser l’innovation pour « façonner l’avenir », il arrive en tête des pays fondateurs de l’ASEAN en termes de fréquentation.
L’Indonésie, de son côté, a franchi le cap du million de visiteurs en juillet, selon l’agence Antara, tandis que la Thaïlande a dépassé ce seuil le mois dernier avec une moyenne quotidienne de 10 000 entrées. Singapour a également accueilli son millionième visiteur, et le pavillon philippin, centré sur les traditions et l’art, revendique 600 000 visiteurs à ce stade. Le pavillon vietnamien, lui, n’a communiqué aucun chiffre officiel.
Le pavillon thaïlandais, vitrine contestée du « bien-être »
Présenté comme une vitrine du royaume dans le domaine du bien-être et de la santé — de l’alimentation aux massages traditionnels — le pavillon thaïlandais a été financé par un budget conséquent de 973 millions de bahts, sous la supervision du ministère de la Santé publique.
Mais ce projet est désormais critiqué par l’opposition. Le député du People’s Party, Sahassawat Kumkong, dénonce une gestion « inefficace » et un retour sur investissement « quasi nul ». Selon lui, l’exposition profite surtout aux hôpitaux privés thaïlandais, tout en mobilisant l’argent des contribuables.
Il pointe notamment des dépenses destinées à la promotion intérieure — à Chiang Mai et Bangkok — alors que l’événement se déroule au Japon, ainsi qu’une organisation jugée chaotique : réunions de planification à la dernière minute, inauguration officielle onze jours après l’ouverture, appels d’offres lancés seulement quatre jours avant l’attribution des contrats.
Des visiteurs thaïlandais ont par ailleurs critiqué le pavillon pour son contenu « superficiel » et trop proche des présentations bureaucratiques habituelles du gouvernement.
Un projet à revoir ?
Alors que le ministère a demandé une rallonge budgétaire de 200 millions de bahts pour l’exercice 2026, les critiques s’intensifient sur l’opportunité de poursuivre un projet « qui n’apporte pas de bénéfices tangibles à la population », selon Sahassawat.
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