Home Accueil THAÏLANDE – CHRONIQUE : « De Bangkok au Mans : les tribulations d’une Beauté tropique »

THAÏLANDE – CHRONIQUE : « De Bangkok au Mans : les tribulations d’une Beauté tropique »

Journaliste : Michel Hermann
La source : Gavroche
Date de publication : 20/06/2020
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Les enfants d’expatriés, trimballés de pays en pays au fil des affectations de leurs parents, ont parfois du mal à trouver leurs repères : nouveaux amies et amis qu’il faut quitter, parents qui divorcent, familles recomposées, toutes choses qui perturbent leur enfance et adolescence. Michel Hermann, « Tonton Michel », vous raconte ici les tribulations, de Naomie, nièce putative qui a longtemps vécu à Bangkok, à l’occasion de son 25ème anniversaire. Beaucoup de parents se retrouveront dans cette Chronique… Bonne lecture donc.

 

Vingt-cinq ans ont passé. De Djakarta au Mans,
Toute une vie d’errance, souvent mouvementée,
Parfois calme et douce ; instants volés au temps
Qui la bercent la nuit, quand elle est confinée.

 

Du sang thaïlandais, du côté de sa mère,
Elle a gardé indolence et fatalité ;
De son père français, absent qu’elle vénère,
Pas grand chose, sinon le désir d’être aimée.

 

Cette quête d’amour profond et permanent,
De structures et de repères familiaux,
Accompagnera son destin au fil des ans
De jeunette ballottée de villes en ports vieillots.

 

Depuis l’Indonésie qui l’a vu éclore,
En passant par Madagascar, puis la Guinée,
Le Népal, le Sénégal et son folklore,
La Thaïlande avec ses années de Lycée,

 

Le Gers en France, refuge familial,
Et enfin le Mali, pour rejoindre son père,
Que de choses vécues, de joies et de grisailles
D’insouciance, de succès et de colères.

 

Avec sa mère Khung et son frère Nathan,
Naomie, beauté tropicale au corps galbé,
A grandi en Afrique et en pays d’Orient,
Dans la chaleur suave et l’humidité.

 

Mais après tant d’ancrages, que d’amitiés perdues
Et jamais retrouvées, que de visages
Aimés mais déjà oubliés, de corps fondus
Dans l’imaginaire ou de ternes images.

 

William, Haut fonctionnaire des Nations Unies,
Changeait de pays au gré des nominations,
Amenant épouse et enfants, tous réunis
Pour un bercail tout neuf et de nouveaux frissons.

 

De changement d’humeur en pays dangereux
Le couple explosa. Chacun trouva sa chacune
Et vice-versa. Lui, forcé mais heureux,
Resta à Dakar. Elle, dans son infortune

 

Regagna Bangkok avec ses deux enfants.
Naomie y commença une énième vie
Avec Khung et son nouveau compagnon, Vincent.
Si Nathan s’accommoda du fait accompli

 

Naomie souffrit de cette situation.
Crise d’adolescence et familiale
Mêlées provoquèrent conflits et tensions
Dans la maisonnée. Situation banale

 

Dans les parentèles souvent recomposées,
Mais aggravée ici par l’expatriation.
Malgré quelques escapades lors des congés
Scolaires chez Tonton Michel, tonton passion,

 

Qui habitait Sukhothaï, l’ambiance tendue
Ne s’apaisa pas. Ses notes au Lycée Français
En pâtirent. Alors, son père résolut
De l’envoyer en France, pour l’éloigner

 

De ces turpitudes. Chez sa grand-mère à Sion,
Près de Nogaro, les débuts furent idylliques.
Interne dans un Lycée chic de la région,
Ses notes, comme une maladie chronique,

 

Se dégradèrent peu à peu. Un changement
Fut nécessaire. Le Lycée de Nogaro
Accueillit la belle exilée au bois dormant,
Vénus tropique égarée dans un marigot.

 

Avec un père, maintenant à Bamako,
Une mère et un frère restés à Bangkok,
Son monde affectif tomba soudain en lambeaux.
Le Petit Ange battit de l’aile et le choc

 

Fut terrible. La période devint vite
Confuse malgré les efforts de grand-mère.
La dépression guettait : avant le Bac, exit
Sion pour Bamako pour retrouver son père.

 

Puis ce fut un retour en France. Stabilisée,
Elle vécut à Pau, ville de ma jeunesse.
Un énième amour l’amena au Mans, cité
Calme et endormie qui aime la vitesse,

 

Avec son célèbre « vingt-quatre heures du Mans ».
Son univers parental avait aussi changé :
Un père remarié, son frère Nathan
Étudiant à Toulouse, une mère séparée

 

De Vincent, vivant chichement à Bangkok,
Des demi-sœurs et demi-frères nés ici ou là.
Elle voyait son monde à diverses époques,
Et en différents lieux qui ne se croisaient pas.

 

Après tant de tribulations qui fascinent,
La sylphide du Mans, a trouvé son bonheur.
Mais nomade dans l’âme et cherchant ses racines
À vingt-cinq ans, elle rêve toujours d’un ailleurs….

 

Michel Hermann

 

 

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