Le port du masque n’est plus obligatoire dans les lieux publics en Thaïlande. Certains lieux extérieurs, comme le parc historique de Sukhothai, peuvent l’exiger ; idem pour les lieux clos, les administrations, les grandes surfaces ou supérettes, etc. Dans les faits, où que l’on aille au Pays du sourire, on observe que tout le monde continue par précaution de le porter, en dépit du climat tropical ou subtropical. En Asie, où le groupe prime sur l’individu, la notion de responsabilité collective et du respect d‘autrui n’a pas le même sens qu’en Occident. Le marché du samedi soir de Sukhothaï, m’a donc inspiré cette Chronique. Bonne lecture donc, avec ou sans masque…

Masques noirs élégants,
Masques verts populaires,
Portés soigneusement :
Sourires d’infirmières,
Comme ils sont élégants !

Les blancs sont plus classiques,
Plus rares sont les bleus,
Certains sont basiques,
D’autres très onéreux ;
Les blancs sont plus classiques.

Les masques jaunes et gris
D’angelots insouciants,
Dont on entend les cris,
Protègent les enfants ;
Beaux masques jaunes et gris …

Quelques roses apparaissent
Dans ce flot continu :
Un îlot de tendresse,
Dans ce monde confus,
Quelques roses apparaissent …

Certains sont « faits maison »,
Brodés de dentelles.
Étendards ou blasons
De fraîches demoiselles,
Certains sont « faits maison ».

Quelques anciens sont là,
Masqués dans la cohue.
Ils errent pas à pas,
Étonnés et perdus ;
Quelques anciens sont là.

Classiques à Sukhothai,
A Bangkok plus diaprés,
Ils fleurissent au travail,
Et sur les belles grimées ;
Classiques à Sukhothai …

Au détour d’un étal,
Derrière un masque noir,
Une beauté locale
Attire les regards,
Au détour d’un étal.

Que de secrets lubriques,
Se cachent sous ses yeux ?
Prunelles magiques
Qui lancent mille feux,
Furtifs et lubriques …

Elle vend quelques gâteaux,
Samedi au marché.
Sa grâce est un cadeau
Pour les flâneurs alléchés,
Par ses charmes et gâteaux …

Entre fripes et fourneaux,
Protégé par mon masque,
Je rêve, en solo,
De plaisirs fantasques,
Entre fripes et fourneaux.

Sur le marché, ici,
Tout le monde le porte.
Le masque, c’est la vie,
La sagesse l’emporte,
Sur le marché, ici …

Michel Hermann