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THAÏLANDE – CINÉMA : L’aventure héroïque du sauvetage des «sangliers» arrive au cinéma

Journaliste : Rédaction Date de publication : 24/07/2022
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The Guardian raconte les dessous du film «Thirteen Lives». Viggo Mortensen y joue un pompier héroïque dans ce long métrage basé sur le sauvetage dramatique en 2018 de 12 garçons et de leur entraîneur en Thaïlande. Mais le film n’est pas simplement un récit sur le sauvetage des Blancs, comme l’explique son réalisateur.

 

Un jour, Rick Stanton, pompier à la retraite, a reçu un appel téléphonique à son domicile de Coventry. C’était Ron Howard. Il a de bonnes nouvelles. Il a choisi un acteur qui a joué dans Le Seigneur des anneaux pour jouer le rôle de Stanton dans son nouveau film, Treize vies. L’esprit de Stanton s’emballe. Ian McKellen ? Andy Serkis ? Probablement pas Cate Blanchett. “Quand j’ai appris que c’était Viggo Mortensen, j’étais très heureux”, dit Stanton, les yeux brillants. “Je n’avais jamais vraiment pensé à qui pourrait m’incarner dans un film, mais il serait là-haut”.

 

Stanton était l’un des cinq spéléologues qui ont sauvé 12 garçons de l’équipe de football Wild Boars et leur entraîneur de la grotte Tham Luang, dans le nord de la Thaïlande, en juin 2018. Les garçons, âgés de 11 à 16 ans, étaient entrés dans la grotte après un entraînement de football et se sont retrouvés piégés par les eaux de crue. Ils ont survécu pendant 18 jours sur un rocher surélevé à 4 km de l’entrée de la grotte, avec pratiquement aucune nourriture mais soutenus par la méditation menée par l’entraîneur de 25 ans, Ekaphol Chantawong, un ancien moine. Et par l’espoir d’être secouru.

 

Le réalisateur Ron Howard sur le plateau avec les membres de l’équipe.

 

Un plongeur thaïlandais de la Navy Seal s’était déjà noyé dans les cavernes inondées alors qu’il tentait d’apporter des bouteilles d’oxygène au groupe piégé à travers les tunnels étroits lorsque Stanton a eu une idée folle mais brillante. Il s’est rendu compte que, les garçons n’ayant aucune expérience de la plongée en grotte, ils devraient être inconscients pendant qu’ils étaient transportés à travers des kilomètres de tunnels étroits, tortueux et claustrophobes remplis d’eau. Il a donc demandé à son ami et collègue australien Richard “Harry” Harris (joué dans le film par Joel Edgerton), qui est non seulement un plongeur spéléo mais aussi un anesthésiste, de participer à l’opération de sauvetage.

 

Sauvetage et sédatifs

 

Stanton a demandé à Harris d’endormir les garçons à l’aide de tranquillisants avant qu’ils ne soient extraits, un par un, chacun accompagné d’un plongeur spéléo expert dans leur voyage de plus de cinq heures à travers les eaux troubles et les tunnels étroits pour les ramener en lieu sûr. Toutes les 30 minutes environ, pendant ce voyage de retour risqué, chaque garçon devait recevoir de la kétamine pour le maintenir sous sédatif.

 

Pourquoi ? “S’ils revenaient à eux au milieu de la plongée, ils auraient paniqué. Imaginez que je vous bande les yeux et que je vous emmène dans le métro, que vous ne me fassiez pas confiance et que vous enleviez le bandeau, comment vous réagiriez. Maintenant, imaginez ça sous l’eau…”

 

Comment a-t-il élaboré ce plan ? “La mousson arrivait et le reste des grottes risquait d’être inondé. Nous devions agir. Harry ne pensait pas que ça allait marcher, mais nous n’avions pas de plan B. Nous pensions que nous allions sortir 13 cadavres. Rien de tel n’avait jamais été tenté auparavant.”

 

D’autres options avaient, en effet, été envisagées : attendre la fin de la saison des moussons, apprendre aux garçons des techniques de plongée, voire forer une nouvelle entrée. Elon Musk a suggéré que son mini sous-marin aurait pu transporter les garçons en lieu sûr.

 

Ce détail étrange n’est pas retenu dans le montage final d’un film qui n’est pas ce qu’il semble être. C’est un film d’action palpitant qui réussit également à offrir des moments de contemplation étonnante.

 

Les efforts des Thaïlandais

 

Si vous espérez une histoire dans laquelle des Britanniques et des Australiens héroïques sauvent la situation tandis que les habitants locaux applaudissent depuis la touche, vous allez avoir un choc. Le film de Howard montre méticuleusement que l’effort de sauvetage a impliqué plus de 10 000 personnes, pour la plupart thaïlandaises, mais avec des volontaires venus du monde entier pour offrir leurs compétences.

 

“Nous avons déjà vu ce genre de choses se produire, lors du tsunami au Japon, lorsque l’humanité se serre les coudes”, explique Vorakorn Reutaivanichkul, coproducteur de Thirteen Lives, lors d’un appel vidéo depuis la Thaïlande. “Ron est un réalisateur très humaniste, il voulait donc montrer comment des gens de toutes les cultures et de tous les milieux ont travaillé ensemble pour que le sauvetage ait lieu. Nous ne voulions vraiment pas d’un autre récit sur les sauveteurs blancs. Non seulement parce que nous l’avons vu trop souvent dans les films, mais aussi parce que ce n’est pas ce qui s’est passé. Le film est édifiant sur ce que font les humains.

 

Remerciements à Philippe Bergues

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