Home Accueil THAILANDE Conflit Politique: Samak jette l’éponge – La coalition au pouvoir se réunit ce matin pour choisir un nouveau leader

THAILANDE Conflit Politique: Samak jette l’éponge – La coalition au pouvoir se réunit ce matin pour choisir un nouveau leader

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 17/12/2012
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13/09/08. L’information a été confirmée ce matin par le Secrétaire général du P.P.P., Theerapon Nop-ampa. L’ancien Premier ministre ne se représentera pas et devrait prochainement démissionner de ses fonctions de chef du principal parti de la majorité. Le Parlement se réunira mercredi pour élire un nouveau Premier ministre.

 

Samak Sundaravej aura tout le temps, ce week-end, de s’adonner à sa passion préférée: la cuisine. Après avoir été trahi par une partie des députés de la majorité parlementaire hier matin, le leader du P.P.P. a finalement décidé de rendre son tablier et pourrait, dans les prochaines heures ou jours, démissionner de ses fonctions du leader du principal parti de la majorité.

 

La défiance du P.P.P. de réinstaller Samak dans son fauteuil – désavouant ainsi la décision de la Çour constutionnelle qui l’avait démis de ses fonctions mardi – avait provoqué des divisions au sein de la coalition parlementaire, qui était jusqu’à présent restée unie derrière le Premier ministre et son gouvernement.

 

Le mouvement d’opposition emmené par le P.A.D. (People’s Alliance for Democracy) aura finalement bénéficié d’une décision de justice inattendue pour se débarrasser de Samak et de son cabinet. Les petits partis qui forment la coalition au pouvoir, aidés il est vrai par certaines factions du P.P.P., ont demandé à leurs députés, après d’intenses discussions avec les principaux dirigeants du parti au pouvoir, de ne pas se présenter au vote. Une manœuvre politique qui a poussé Samak vers la sortie.

 

Hier matin dans la rue, alors qu’on aurait pu craindre le pire, la tension est retombée. Les quelques centaines de manifestants venus soutenir Samak devant le Parlement ont vite déchanté, alors que les leaders du P.A.D., toujours retranchés dans la Maison du Gouvernement avaient demandé aux étudiants, avant même l’ouverture de la séance, d’annuler leur marche pour ne pas provoquer de confrontations avec les supporters du PPP.

 

Si les Bangkokois devraient donc passer un week-end pluvieux mais tranquille, le vote de mercredi et la formation d’un nouveau gouvernement indiqueront si le mouvement contestataire continuera à intensifier son action ou appellera à un début de réconciliation. Mais on voit mal la situation politique s’éclaircir rapidement. Si le P.P.P. sans Samak sera peut-être moins exposé à la vindicte de ses opposants, il ne devrait pas lâcher pour autant du terrain au P.A.D., ni à l’opposition parlementaire emmenée par un parti Démocrate désarmé qui demande un gouvernement de coalition national, idée rejetée en bloc par les leaders de la majorité mais soutenue par le commandant en chef des Armées, le général Anupong Paochinda.

 

Dès ce matin, le P.P.P. et les autres partis de la majorité ont entamé des discussions pour choisir leur candidat. A moins d’un scénario imprévisible qui verrait un outsider sortir du chapeau, Somchai Wongsawat, actuel Premier ministre intérimaire et beau-frère de Thaksin Shinawatra, est le mieux placé. Le futur Premier ministre aura pour mission de trouver une sortie à la crise qui paralyse la vie politique depuis plusieurs semaines et dont les répercussions, même si elles restent limitées, commencent à se faire sentir dans l’industrie touristique du pays.

 

Le P.A.D., dont les leaders sont toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt pour «trahison» et occupation illégale d’un lieu public, ne l’entendront peut-être pas de cette oreille. Leurs revendications – le départ du pouvoir du clan Thaksin et des ses «marionnettes» – remet en question les fondements même de la Constitution thaïlandaise et de sa jeune démocratie. Leur souhait de retirer au peuple le droit de vote majoritaire pour mettre en place un système paritaire qui favoriserait leur arrivée au pouvoir, – ce qu’ils ont appelé «Nouvelle Politique» – pourra être réalisé que par un coup de force – révolutionnaire ou militaire. Mais leur discours, s’il est entendu par les milieux intellectuels et la classe moyenne urbaine, minoritaire dans le pays, a du mal à passer. La crainte des autorités qu’une escalade de la violence vienne mettre le pays à feu et à sang – comme par le passé – reste encore pour le moment leur seule véritable arme dans cette guerre politique qui n’en finit pas de diviser le pays.

 

Quant à Samak, il risque de continuer à donner des cours de cuisine à ses co-détenus si la Cour d’Appel confirme sa condamnation à de la prison ferme, le 25 septembre prochain, dans une affaire de diffamation. Le bouillon va être sûrement dur à avaler !

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