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THAILANDE : des conditions carcérales toujours plus dures

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 04/03/2017
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La Fédération internationale de la Ligue des Droits de l’Homme (FIDH) et l’Union pour les Libertés Civiles (UCL), la plus ancienne ONG en Thaïlande, ont dénoncé dans un rapport les traitements infligés aux prisonniers dans les maissons d’arrêt du royaume. Un rapport estime que les conditions carcérales se sont dégradées depuis l’arrivée des militaires au pouvoir.

 

Le rapport, publié fin février et intitulé « Derrière les murs – Un regard sur les conditions de détention en Thaïlande après le coup d’Etat » (à lire en ligne ici), se base sur des témoignages d’anciens détenus et de membres des familles de prisonniers actuels.

 

La situation s’est-elle améliorée depuis la prise de pouvoir de la junte militaire en mai 2014 ? Le rapport avance que les droits des prisonniers ont diminué et que l’accès aux prisons pour les familles est encore plus difficile qu’avant. Selon le président de la FIDH, Dimitris Christopoulos, la « prétention du gouvernement thaïlandais d’annoncer que les prisons sont conformes aux standards internationaux est ridicule ».

 

La surpopulation carcérale reste endémique et a même empiré. La Thaïlande est le pays ayant le plus fort taux d’incarcération au sein de l’ASEAN, et se classe à la huitième place mondiale des prisons les plus surpeuplées, avec 260 000 détenus dans les 148 centres de détention du pays. Le taux d’occupation atteint les 224 %, soit plus du double de leur capacité.

 

 

Thai Prison Life

 

Les traitements médicaux, l’accès à l’eau potable et la nourriture insuffisante sont autant d’aspects dénoncés par le rapport. Les travaux manuels sont à la fois pénibles et sous-payés. Certaines punitions se traduisent par l’usage intensif de chaînes, de l’humiliation, voire même de la torture.

 

Par ailleurs, la FIDH et l’UCl insistent sur les mauvais traitements infligés aux nombreuses femmes en prison, notamment l’insuffisance des soins médicaux pour les détenues enceintes. La Thaïlande est le quatrième pays comptant le plus de femmes incarcérées. Enfin, les intervenants dans le rapport dénoncent la réduction des visites.

 

« Si le degré de civilisation d’une société se juge par son système pénitentiaire, le gouvernement Thaïlandais doit être considéré comme cruel et inhumain. »

 

Le « Penitenciary Act », approuvé en décembre 2016 et promulgué depuis le 18 février dernier, est censé apporter des améliorations au milieu carcéral. Cependant, ces nouvelles lois ne correspondent pas sur tous les points avec les standards internationaux, comme la pratique toujours en vigueur de l’isolement de plus de quinze jours consécutifs, l’utilisation abusive d’instruments dits « de contrainte » sur les détenus – comme les chaînes –, ainsi que, dans certaines circonstances, l’exemption pour les fonctionnaires pénitentiaires de la responsabilité civile et pénale.

 

Pour Danthong Breen, conseiller principal de l’Union pour les Libertés Civiles, « si le degré de civilisation d’une société se juge par son système pénitentiaire, le gouvernement Thaïlandais doit être considéré comme cruel et inhumain. Les autorités doivent à la fois traiter les détenus comme des individus dignes d’avoir des droits, et veiller à ce que les engagements nationaux et internationaux en matière de conditions carcérales soient dûment remplis ».

 

Rapport à lire ici

 

Les statistiques du rapport les plus marquantes ici

 

Gabriel Bertrand

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