Les conseillers des français de l’étranger, Claude Bauchet et Kai Thatsanavanh Banchong viennent de le rappeler dans la dernière livraison de leur newsletter. Nous reproduisons ici leur appel.

Les Français de l’étranger sont aussi concernés

Les sondages d’opinion le montrent : les Français sont en grande majorité contre un texte qui n’a pas été discuté avec les partenaires sociaux et qui ne répond qu’au seul objectif de faire des économies !

Pour atteindre cet objectif, la mesure la plus inique de cette loi est le passage de l’âge de départ en retraite de 62 ans à 64 ans. Ce sont les personnes qui ont cotisé suffisamment et qui peuvent partir à des taux pleins à 62 ans qui seront obligées de continuer à travailler jusqu’à 64 ans. De plus, ces personnes n’ont généralement pas des revenus très élevés et ont des carrières à plus forte pénibilité que la moyenne. « C’est injuste de faire des économies en ciblant la partie la plus fragile de la population ».

Le COR a prouvé qu’il n’y a pas de problème de financement des retraites. Depuis 20 ans, le pourcentage de financement des retraites dans le PIB est passé de 12 à 14% ; mais les prévisions ont tendance à montrer une stabilité ou une baisse.

Par ailleurs, cette réforme en état ne prend aucunement en compte la situation des personnes qui ont eu une carrière hachée en occupant différents postes à l’étranger, ce qui peut provoquer de sérieuses difficultés lorsqu’il s’agit de liquider leurs droits à la retraite, c’est par exemple le cas des conjoints qui ont suivi leur compagnon à l’étranger et ont, par exemple, occupé des emplois de droit local.

La question de l’âge de départ à la retraite dans le pays de résidence peut également avoir des conséquences. Par exemple, dans certains pays de notre zone, l’âge de départ à la retraite est de 60 ans.

Lorsqu’on est Français de l’Étranger, il est parfois difficile de demander des dérogations au travail au-delà de l’âge de départ à la retraite. Beaucoup de personnes ont été contraintes de prendre leur retraite à 60 ans dans leur pays de résidence et de ce fait ont dû attendre 2 ans (et bientôt 4 ans avec la réforme), pour pouvoir liquider leur part de retraite française. Ce décalage peut faire plonger ces personnes dans une situation de précarité. Certains n’ont pas eu d’autres choix que de demander une allocation de solidarité dérogatoire pour faire le lien entre la retraite étrangère et la retraite française.

Lorsqu’un Français a une carrière en France et à l’étranger le calcul du revenu est pris sur la base des années cotisées en France, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Il faudrait donc revendiquer une proratisation. Lorsqu’un Français effectue la moitié de sa carrière en France et l’autre moitié à l’étranger, il faudrait prendre en compte les 12,5 meilleures années effectuées en France.

Il aurait dont été judicieux de prendre le temps d’examiner ces situations et de prendre en compte des propositions de représentants des Français de l’étranger.