Gavroche aime raconter la Thaïlande sous tous les angles. Il était dès lors logique que notre média se mêle quelques jours et nuits durant aux jeunes Français qui déferlent sur Phuket, avec une prédilection pour ses magasins de cannabis. Un reportage en trois volets à ne pas rater et à diffuser !
Phuket, cet aimant balnéaire d’un genre particulier
L’écho nous était parvenu, persistant, sur une nouvelle forme de tourisme, un attrait magnétique pour Phuket. Poussés par la curiosité, nous avons entrepris de vérifier ces rumeurs de nos propres yeux. Durant quarante-huit heures, notre équipe de Gavroche a sillonné les artères vibrantes, parfois chaotiques, de Patong à Phuket. Ici, au milieu d’une myriade de boutiques proposant une herbe aux arômes enivrants, un flux constant de jeunes touristes Français semble avoir trouvé son eldorado. Notre reportage se penche sur ce phénomène en plein essor, un tourisme de la « fumette » qui a explosé avec la fin des restrictions post-pandémiques, ironiquement au moment où les autorités françaises intensifient leurs saisies de cannabis importé de ce même royaume de Siam…
Notre immersion a commencé par une leçon logistique : atteindre Patong après 22h relève du défi budgétaire. Si le trajet depuis l’aéroport international de Phuket ne dure qu’une quarantaine de minutes en taxi (moyennant 700 bahts, une somme non négligeable), l’option économique du bus-navette (100 bahts par personne) s’éteint avec la fin de soirée, ne proposant qu’un départ par heure. L’aérogare elle-même bourdonnait d’une population touristique cosmopolite, avec une prédominance notable, ce jour-là, de voyageurs indiens, surpassant en nombre leurs homologues thaïlandais.
Très vite, une observation s’est imposée avec force : une proportion significative de touristes étrangers s’adonne à la consommation de cannabis en public, une pratique étonnamment discrète chez les locaux. L’imprégnation « ganja » est immédiate et tenace, l’odeur sucrée et terreuse flottant dans l’air chaud et humide de Patong. Ici, la présence de ressortissants Français crève les yeux, surpassant de loin celle observée dans des stations balnéaires comme Pattaya. Le français résonne comme une langue familière, un écho constant au détour de chaque ruelle. Pour beaucoup de ces jeunes hommes, le spectre de leur géographie thaïlandaise se limite à Phuket et à la capitale tentaculaire, Bangkok. Ils semblent avoir trouvé ici, sur cette île andamane, un refuge, un lieu d’adoption.
Le crépuscule transforme Patong en une scène vibrante, une cacophonie de lumières, de sons et d’animations en tout genre. Presque instantanément, nous avons pu distinguer trois archétypes de Français en villégiature dans ce quartier effervescent :
Les fêtards exubérants, dont l’âge oscille entre vingt et vingt-cinq ans. Ils émergent principalement à la tombée de la nuit, leur présence sonore dominant souvent l’atmosphère. Ceux que nous avons abordés provenaient en majorité de la région parisienne, avec une exception marseillaise. Leur langage, parsemé d’expressions argotiques et de verlan, ne dissimule pas une étonnante bonhomie, une absence d’agressivité que l’on pourrait, à tort, leur attribuer. Ils sont bruyants, certes, mais étonnamment « zens ».
Les fumeurs discrets, moins visibles dans l’agitation nocturne, préfèrent le sanctuaire des boutiques de cannabis. Ils s’y regroupent en petits clans, absorbés dans des volutes de fumée parfumée et des conversations souvent hermétiques pour un observateur extérieur. Ces lieux deviennent leurs quartiers généraux diurnes, des espaces de convivialité autour de leur passion commune.
Les familles et les couples, dont la présence se manifeste davantage durant les heures ensoleillées. Ils explorent Patong et ses environs, profitant des plages et des attractions touristiques, avant que la fièvre nocturne ne s’empare de la ville.
Important : Durant notre immersion de fin de semaine, nous n’avons été témoins d’aucun débordement notable. L’activité nocturne, bien que soutenue, suit un cycle prévisible, la majorité des lieux de divertissement baissant le rideau entre 2h et 4h du matin. La célèbre Bangla Road, la Walking Street de Patong, épicentre de la vie nocturne, maintient son effervescence jusqu’à environ 1h ou 2h, avant de progressivement retrouver le calme. Le commerce du cannabis, lui, prospère avec une vigueur surprenante, les échoppes dédiées semblant rivaliser en nombre avec les omniprésents dépanneurs Seven/Eleven, symboles de la Thaïlande moderne.
Le deuxième volet de notre reportage sera en ligne dès demain. Ne le manquez pas.
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Un grand merci à Gavroche pour ce premier volet d’un reportage sur un sujet récurrent, le comportement des touristes et pas seulement français ou occidentaux dans le royaume.
L’honnêteté intellectuelle obligerait à attendre que le triptyque fût complet avant de porter un jugement.
On peut penser que depuis les deux grands articles fondateurs sur le sujet, ceux du Parisien puis du Monde (signataire prestigieuse), puis le film Pattaya, le situation a pu changer ! Comme l’illustre la série White Lotus et sa clientèle huppée.
J’observe que le « tourisme de la fumette » est devenu un thème fréquemment abordé dans certains articles concernant la Thaïlande. Peut-être qu’un jour, le sujet du « tourisme de la bière et des massages » retiendra lui aussi l’attention. On pourrait imaginer une étude centrée sur les clients habituels de Nana Plaza en début d’après-midi, avec leur bière à la main et leur regard flottant dans le vide.
J’ai parcouru un article décrivant le langage des jeunes comme « parsemé d’expressions argotiques et de verlan ». Ce qui frappe, c’est l’absence d’équivalent consacré au parler des baby-boomers : leurs tournures datées des années 1970 et cette mémoire tendre pour leur premier concert d’Eric Clapton.
Un autre texte s’attardait sur les « Français d’origine maghrébine », évoqués avec une étrange condescendance : « une légère brume psychédélique perceptible dans leurs propos et leurs gestes ». Il serait peut-être temps qu’un portrait s’attache aux figures bien de chez nous : ces Christian et des Jean-Michel aux joues rouges et à l’élocution empâtée dès la nuit tombée, dont l’ivresse dépasse souvent la cohérence.
Et puis il y a les commentaires en ligne. Que je devrais éviter de lire, je sais. Ils illustrent toujours les mêmes obsessions : « French Muslim » et « immigration maghrébine et africaine ». En revanche, silence absolu sur les retraités blancs qui viennent ici refaire leur vie aux côtés de femmes plus jeunes que leurs filles, parfois que leurs petites-filles. N’est-ce pas là aussi une forme de tourisme ?
Dans un autre contexte, peut-être oserait-on publier un article solennel affirmant ceci : « Leur connaissance de l’alcool est impressionnante. Ils savent distinguer un whisky thaï bon marché d’un rhum local vieilli deux ans en fût de plastique. Ils ont développé une véritable expertise des crus à prix modique. Leur vocabulaire est technique, précis, presque œnologique. »
Je n’en suis pas certaine. Mais la question mérite d’être posée.
Parturiunt montes, nascetur ridiculus mus.
Recopiez correctement : « parturient »… soit « sur le point d’enfanter », parturientes, l’expression reprise par La Fontaine désigne les belles promesses qui ne sont jamais tenues et qui, pour comble, le sont avec la plus grande assurance… Le cocasse dans cette citation c’est que mot « mus » est parfois utilisé comme diminutif de « muslim » ce que les commentateurs, repris ici, désignent comme étant à l’origine des troubles supposés, ces « mus »tapha emblématiques, même affublés de prénoms comme Christian et Jean-Michel… dont l’élocution « empâtée » s’accommoderait mal avec la récitation canonique des versets. Dans un tel scénario de cannabis et de bières mêlés, le risque serait d’accoucher d’une… « souris » à la place d’une sourate…
Tout le monde voit que ce sont les mêmes délinquants qui en France détruisent tout attaquent les corps d’état, brulent voitures et bâtiments publics, égorgent les blancs violent des enfants.
Allons y ensemble et vous verrez que tous les dealers de France viennent dépenser l’argent de la drogue qu ils vendent en tuant nos enfants.
votre article woke est une infamie de mensonge.
Honte à vous, au lieu de dire la vérité vous préférez ramper, vous devez être des admirateurs de Plenel et de Libération.
Dites donc la vérité, tout le monde la voit sauf vous.
Cher lecteur
Un article Woke, cela veut dire quoi ? Une infamie de mensonge ? Une admiration de Pléenel et de Liberation ? Nous sommes allés sur place et les témoignages que nous avons recueillis n’illustrent pas vos affirmations. Avez vous des éléments à porter à notre connaissance ? Nous les publierons bien volontiers !
Bravo pour votre commentaire
Je vais apporter ma petite contribution paradoxale à Gavroche, que nous lisons avec plaisir tous les jours. La Thaïlande autorise donc les boutiques publiques à vendre et à fumer du Cannabis alors que si vous mettez à la bouche une cigarette électronique vous êtes passible de poursuites judiciaires, cherchez l’erreur.
La France il est vrai fait l’inverse, la raison est simple la recrudescence et l’abus actuel chez les jeunes de troubles psychiques (crises de panique, anxiété, dépression, suicide …) propre à ce type de produit chimique incite les autorités à combattre tous les types de plaisir artificiel. Moralité, comme le slogan sur l’alcool, « un verre ça va, trois verres bonjour les dégâts ».
De Gavroche, on ne peut qu’attendre une complaisance infinie envers les « jeunes français » qui viennent passer des vacances à Phuket ! … même si l’article évoque leur « présence sonore » : en clair et traduit en bon français : ils font chier tout le monde en déambulant en groupe (car le « jeune français » n’est jamais seul), et en hurlant comme si ils étaient seuls au monde alors qu’en Asie les gens sont en général très discrets et respectueux des autres en public (ce qui n’est pas du tout l’éducation et le comportement de ces « jeunes français », surnommés « French Muslims » par les Thaïlandais locaux qui n’ont pas la pudeur des journalistes de.Gavroche pour appeler un chat un chat et qui sont eux-mêmes des Muslims).
C’est vers 1994 que Phuket est devenue une destination pour les jeunes défavorisés, issus de l’immigration maghrébine et africaine puisque les municipalités des grandes villes et de leurs banlieues ont payé des séjours de boxe thaïe à ces désœuvrés afin qu’ils ne commettent pas de troubles dans les villes qu’ils géraient. Inévitablement, sont arrivés par la suite les responsables de trafics qui ont commencé à placer de l’argent et leurs collaborateurs venus en vacances dépenser l’argent gagné à la sueur de leurs trafics.
Faire un reportage en 4 jours sur la vie nocturne en procurant les bars … et autres … doit certainement être pour un journaliste français un travail difficile.
Sic transit Gloria mundi.
Cher lecteur
Un grand merci pour votre commentaire. Nous avons reçu beaucoup de courrier sur ce reportage, ce qui prouve qu’il a touché, sinon juste, du moins un sujet sensible. Votre message est accusateur. Avez vous des éléments factuels pour l’étayer ? Si oui, n’hésitez surtout pas à les porter à notre connaissance ! La rédaction
2024 / 2025, Rodéo sauvage, refus de s’arrêter à l’injonction de la police, bagarre avec des touristes et locaux, blocage de la rue principale pour tourner un clip, accident avec déli de fuite, le consul être obligé de se déplaçer pour s’excuser auprès des autorités Thaï… ça vous suffit
C’est cette image que vous voulez donner de la France ???
Bravo pour votre lettre