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Thaïlande, manifestations : après la révolte, l’appel à la confrontation

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 30/11/2013
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Le chef de la rébellion civile qui se déroule en ce moment à Bangkok a annoncé hier soir (heure thaïlandaise) vouloir paralyser dès samedi l’ensemble de l’appareil d’Etat. Les manifestants visent à occuper, entre autres, plusieurs ministères, les quartiers généraux de la police ainsi que la Maison du gouvernement et le Parlement, tous les deux placés sous la protection de milliers de policiers anti-émeutes. Les autorités ont prévenu qu’elles prendront toutes les mesures nécessaires pour rétablir l’ordre. Le chef de l’armée a de son côté incité les deux camps à régler leurs différends dans le « respect du système démocratique ».

 

Le conflit va-t-il connaître un dénouement violent ce week-end ? C’est ce que l’on peut craindre ce matin après les déclarations de Suthep Thaugsuban, leader du mouvement d’opposition qui tente de renverser le gouvernement par une révolution civile.

 

Depuis son PC improvisé du complexe gouvernemental de Changwathana, à la périphérie de Bangkok, occupé depuis le début de la semaine par des milliers de manifestants, Suthep, entouré de l’ensemble des leaders des autres organisations alliées au mouvement de révolte, a appelé hier soir les Thaïlandais à se mobiliser ce week-end dans tout le pays et à cesser le travail lundi.

 

L’ex-député du parti Démocrate, principal parti d’opposition parlementaire et instigateur du mouvement de contestation, a également annoncé l’occupation de toutes les agences publiques du complexe gouvernemental de Changwathana, qui comprend les services de l’Immigration ainsi que les locaux voisins des agences nationales d’Electricité et des Télécommunications, et la formation du « Comité du Peuple pour la démocratie absolue thaïlandaise sous la monarchie constitutionnelle », une bannière sous laquelle se sont réunis les leaders de la rébellion.

 

Après avoir occupé plusieurs ministères et agences gouvernementales depuis le début de la semaine et tenté avec plus ou moins de succès d’étendre le mouvement à l’ensemble du pays, l’enjeu pour les opposants est de pousser le gouvernement, en mauvaise posture, dans ses derniers retranchements.

 

Car si les manifestants parviennent à pénétrer dans d’autres ministères et à occuper le siège de la police, du gouvernement et du Parlement placés sous haute protection, il est difficile d’imaginer comment l’Etat pourrait pour le moins rester crédible, si ce n’est fonctionner.

 

Mais le gouvernement a réagi hier soir dès l’annonce de Suthep : Il ne laissera pas les manifestants commettre des actions qui sortent du cadre de la loi et prendra les mesures nécessaires pour rétablir l’ordre.

 

Une confrontation dès ce samedi avec les forces anti-émeutes qui sécurisent le périmètre où sont situés la Maison du gouvernement et le Parlement, mais aussi celles disposées devant le quartier général de la police, à proximité du quartier commerçant de Siam Square, n’est donc pas à exclure.

 

Les opposants, qui demandent le départ du gouvernement et la dissolution du Parlement, rejette l’idée de nouvelles élections et le retour probable d’un gouvernement pro-Thaksin, l’ex Premier ministre de 2001 à 2006 chassé par un coup d’Etat militaire et qui vit en exil suite à une condamnation judiciaire. « L’homme à abattre » pour l’opposition exerce toujours une grande influence sur l’exécutif et bénéficie d’une grande popularité dans le pays, popularité qui a toujours porté au pouvoir des gouvernements acquis à sa cause.

 

La communauté internationale s’inquiète de la situation en Thaïlande. Derrière les Nations Unies, plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, le Japon et la France, ont appelé à la résolution du conflit par le dialogue et dans le respect du système démocratique.

 

Philippe Plénacoste

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