Défiant l’interdiction de rassemblement de plus de cinq personnes dictée par la junte militaire, des centaines de manifestants se sont rassemblés hier pour marcher vers la Maison de Gouvernement et demander la tenue d’élections. Bloqués par les forces de l’ordre, leurs leaders ont été arrêtés et emprisonnés.

Après les événements qui ont émané la journée d’hier, Prayut Chan-ocha, Premier ministre et chef de la junte reste intraitable et a réaffirmé que des élections auront lieu début 2019, sans toutefois annoncer de date précise, laissant planer un doute sur les promesses d’un retour à la démocratie, des promesses déjà non tenues à plusieurs reprises, ce qui a valu au dictateur des caricatures de Pinocchio.

Les leaders des manifestants, dont Rangsiman Rome, nouvelle figure du mouvement démocratique étudiant, ont été arrêtés en fin de journée et doivent répondre de plusieurs accusations, dont l’acte de sédition, puni par une longue peine de prison alors qu’aucun incident n’est venu ternir cette journée commémorant les quatre ans du coup d’Etat militaire.

Le bureau des droits de l’Homme des Nations unies pour l’Asie du Sud-Est, qui avait dépêché des observateurs sur place, a appelé a une libération immédiate des activistes, dénonçant le non respect par la junte de la liberté d’expression et du droit de se rassembler pacifiquement garantis par la nouvelle constitution.

Mais Prayut, qui se rendra en Europe, et probablement en France, le mois prochain pour une visite officielle après la reprise des contacts politiques de haut niveau entre l’UE et la Thaïlande, a la ferme intention de ne laisser aucun mouvement démocratique se former jusqu’aux prochaines élections qu’il contestera probablement.

M.C. (http://www.gavroche-thailande.com)

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