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THAÏLANDE – TOURISME – Koh Kret, une bouffée d’air !

Journaliste : Mélina Lhermite
La source : Gavroche
Date de publication : 06/01/2021
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A quelques kilomètres seulement de Bangkok, Koh Kret offre une échappée belle loin de la folie de la ville. Entre une histoire vieille de plusieurs siècles et un patrimoine unique, l’île au milieu du fleuve accueille quiconque en mal de quiétude.

 

Rien de ce qui s’y trouve ne rappelle la ville. Koh Kret, située à 20 km au nord de Bangkok, ne livre pas ses charmes tout de suite. Il faut d’abord la découvrir et pénétrer des ruelles tantôt sombres, tantôt lumineuses pour enfin l’apprivoiser. Surnommée l’ile aux potiers, elle résiste depuis bien des décennies à la folie de Bangkok.

 

Créée en 1722 sous le règne de Thaisa, roi d’Ayutthaya, elle fut d’abord appelée Khlong Lat Kret Noi, qui signifie « un raccourci vers le canal de Kret ». Elle est en effet une conséquence de la construction d’une voie navigable permettant d’éviter un détour par le Chao Phraya. Avec le temps, le cours d’eau s’est élargi jusqu’à isoler ce bout de terre.

 

En à peine cinq minutes de traversée, vous voilà sur l’ile, devant le temple Paramai Yikawat. De ses décors dorés et des fresques se dégage une ambiance solennelle et apaisante. Il faut alors choisir son moyen de transport du jour. Aucune voiture ne circule sur l’ile ou seuls les scooters sont autorisés. Pour la plupart des déplacements, les habitants empruntent les voies navigables, piétonnes ou cyclables. Plusieurs alternatives pour les touristes : le vélo ou la marche à pied. Même si des scooters sont proposés à la location, ils restent un moyen rapide de se déplacer et non propices à l’errance et à la découverte.

 

En moins de deux heures, le tour de l’ile est boucle à pied. Un peu moins longtemps en vélo, mais c’est sans compter les nombreux détours qui s’offrent aux visiteurs. Si la périphérie de l’ile est occupée par un seul chemin principal, d’autres s’enfoncent au cœur de Koh Kret ou au contraire s’éloignent vers les rives du fleuve. Là, au bout d’un sentier détourne, on aime à se prélasser entre les baraques en bois et la végétation dense, avec pour seul compagnon le clapotis de l’eau.

 

Influence birmane

 

Originale par son histoire et ses paysages, Koh Kret l’est aussi par sa population. A la chute d’Ayutthaya, elle a servi de refuge aux ethnies birmanes Mons qui avaient dominé le centre de la Thaïlande entre le 6e et le 10e siècle. Ce peuple prête une grande attention à préserver son identité et se distingue notamment par son approche du bouddhisme et ses poteries, un artisanat que l’ile s’emploie à entretenir et à promouvoir. On compterait aujourd’hui en Thaïlande entre 60 000 et 100 000 Mons.

 

De nombreux temples témoignent aujourd’hui du passé glorieux d’Ayutthaya. Loin de l’agitation touristique des fameux temples de Bangkok, les édifices religieux de l’ile ont su préserver une certaine authenticité. Wat Chimphli Sutthawat, Wat Phai Lom, Wat Sao Thong Thong et bien d’autres temples croiseront la route des explorateurs du jour.

 

Au cœur du quotidien des habitants de l’ile, c’est aussi l’occasion de plonger dans une réalité bien différente de celle de la capitale ; observer les écoliers s’affairer, admirer la rigueur des pécheurs et les habitudes des marchands ambulants. Un système bien rodé et surprenant par sa proximité avec le monde citadin

 

L’art de la poterie

 

De son art, la population Mon en a fait un moment de partage. Les villages de poterie disséminés dans l’ile font découvrir aux citadins et aux touristes un savoir-faire méconnu. Sous une baraque en bois bourrée de charme, entrer dans l’univers de la poterie est un privilège. Ici, pas de grandes industries, juste des artisans cherchant à promouvoir leur savoir-faire et à le vendre.

 

Après avoir longuement observé la précision des gestes et le tournis du tour électrique, c’est au tour des visiteurs de s’essayer à l’art de la poterie. Là où la barrière de la langue empêche parfois de se comprendre, les gestes et les sourires suffisent. Et la motte de terre humide se transforme en un objet imparfait. Si les potiers réalisent des œuvres appliquées et précises, les apprentis se contentent, eux, d’un ouvrage parfois approximatif mais toujours avec la fierté du travail accompli.

 

A acheter évidemment pour continuer de faire vivre cet art ancien et les familles de potiers de Koh Kret. A l’est de l’ile, une plantation offre un horizon de la diversité florale que l’on trouve ici. Entre les bananiers, les fleurs atypiques et les hautes herbes, des ouvriers prodiguent les soins à chaque plante et cours d’eau qui traversent la plantation. Une escapade haute en couleurs et en odeur !

 

A elle seule, Koh Kret rassemble une diversité de paysages incroyables. Du bord dégage du fleuve à la verdure haute et luxuriante, en passant par des brèves étendues de grandes herbes, elle propose en seulement quelques kilomètres carrés une évasion incontournable. En déviant des chemins traces et en s’aventurant dans les sentiers plus intimes, Koh Kret se dévoile authentique et atypique. De ses maisons sur pilotis, elle dégage tout le charme d’une Thaïlande protégée de l’industrie. Loin de hautes tours de la ville, les lieux offrent une belle promesse au vagabondage.

 

Mélina Lhermite

 

 

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