Une haute juridiction malaisienne a jugé, vendredi 26 décembre, l’ancien Premier ministre Najib Razak coupable de plusieurs chefs d’accusation liés au scandale de corruption du fonds souverain 1Malaysia Development Berhad (1MDB), une affaire aux implications financières de plusieurs milliards de dollars.

Les juges ont retenu au moins quatre chefs d’accusation contre lui. Déjà incarcéré, Najib Razak purge une peine prononcée en 2020 pour corruption et blanchiment d’argent dans l’affaire SRC International, une filiale de 1MDB. La justice avait alors condamné l’ancien chef du gouvernement à 12 ans de prison, peine que le conseil de grâce, présidé par le roi alors en fonction, a réduite de moitié l’an dernier.

Ce nouveau verdict intervient après que la justice a rejeté, lundi 22 décembre, la demande de Najib Razak visant à transformer sa détention en assignation à résidence.

Les autorités judiciaires ont inculpé Najib Razak de quatre chefs d’abus de pouvoir et de 21 chefs de blanchiment d’argent, portant sur un montant total de 2,3 milliards de ringgits malaisiens (environ 570 millions de dollars). Le tribunal a estimé que ces fonds avaient été détournés de 1MDB, un fonds souverain que Najib Razak avait cofondé en 2009.

Selon les enquêteurs américains, des hauts responsables de 1MDB et leurs associés ont détourné au moins 4,5 milliards de dollars du fonds. Ils affirment également que plus d’un milliard de dollars ont transité vers des comptes bancaires appartenant à Najib Razak.

Toujours d’après ces enquêteurs, les responsables ont utilisé les fonds de 1MDB, ainsi que le produit des obligations émises en son nom, pour financer des dépenses somptuaires : résidences de luxe à Beverly Hills, à New York et à Londres, un superyacht de près de 90 mètres, ainsi que des œuvres d’art de Monet et de Van Gogh.

Ils ont également orienté une partie des fonds vers divers investissements commerciaux, dont un hôtel-boutique à Beverly Hills et un studio de cinéma ayant produit le film Le Loup de Wall Street.

De son côté, Najib Razak continue de nier toute responsabilité. Il affirme que ces sommes provenaient de dons de la famille royale saoudienne et accuse le financier malaisien en fuite Low Taek Jho, dit Jho Low, d’avoir conspiré avec la direction de 1MDB afin de détourner les fonds à son insu.

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