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ASIE DU SUD EST – PARIS: Dans le 13ème arrondissement de Paris, le coronavirus sème le racisme anti-asiatique

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 02/02/2020
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Plusieurs collectifs de commerçants et des associations de résidents du 13ème arrondissement de Paris dénoncent les démonstrations de racisme anti-asiatique apparus avec la propagation du coronavirus. Le nombre de cas décelés en France reste pourtant très limité, inférieur à une dizaine. Toutes les festivités du nouvel an chinois parisien avaient été annulées le dernier weekend de janvier. Retrouvez ici une série de témoignages de français d’origine cambodgienne, laotienne, vietnamienne ou chinoise.

 

Nous reproduisons un extrait d’un article du magazine l’Obs, dont nous vous recommandons la lecture ici

 

Sur les réseaux sociaux, des Français d’origine asiatique dénoncent le racisme qu’ils subissent ou auquel sont confrontés leurs proches. Depuis quelques jours, les témoignages de Français d’origine asiatique se multiplient. Ils racontent la montée des préjugés et du racisme anti-asiatique dans un contexte de peur de propagation du coronavirus en France. « Aujourd’hui chez Auchan, une vendeuse d’origine asiatique a fondu en larmes après que des clients ont refusé d’être servis par elle… », raconte par exemple une internaute.

 

Dimanche 26 janvier, le quotidien régional « Le Courrier Picard » titrait « Alerte jaune » et d’un éditorial intitulé « Le péril jaune ? », avant de s’excuser.

 

Sur l’expression « Alerte jaune », le quotidien explique qu’il « était à prendre au sens colorimétrique, à savoir dans une gradation du jaune au rouge. A l’image des alertes météo allant du vert au rouge en passant par le jaune et l’orange. Et voulait, par ce biais signifier qu’il ne fallait pas surréagir à cette épidémie ». Une explication qui n’a pas convaincu Grace Ly, écrivaine d’origine chinoise qui a réagi en vidéo pour « L’Obs » à la multiplication de ces témoignages sur les réseaux sociaux. « On nous prend pour des abrutis ? », s’indigne-t-elle.

 

#JeNeSuisPasUnVirus

 

Une autre utilisatrice de Twitter, qui précise être dans le tram, raconte qu’elle se fait « dévisager par une vieille dame (…) qui a peur d’attraper le coronavirus ». Ou encore cet instituteur très suivi sur Twitter. Il relate qu’une maman d’élève lui a confié que le nouveau surnom de sa fille, d’origine taïwanaise, était « Corona ». Ces actes sont dénoncés avec le hashtag #JeNeSuisPasUnVirus, lancée par une internaute anonyme dégoûtée par le « racisme ambiant ».

 

Shana Cheng, jeune lycéenne de 17 ans, a elle aussi fait cette désagréable expérience à bord d’un bus dimanche, dans le quartier de Bercy à Paris. La jeune femme portait ses écouteurs mais ils ne fonctionnaient pas. Elle a donc tout entendu. « Il y a la Chinoise, elle va nous contaminer ». « Qu’elle rentre dans son pays ». Voilà le genre de remarques qu’elle a pu entendre. « C’est triste de voir qu’ils pensent que je suis Chinoise alors que ce n’est pas du tout le cas », commente l’adolescente, qui a des origines vietnamiennes et cambodgiennes.

 

«J’étais le virus sur patte»

 

« Au début, je n’ai pas trop fait attention. Mais les regards persistaient. Pour eux, j’étais le virus sur patte. Comme si j’allais les contaminer. »Finalement, l’adolescente décide de prendre les passagers peu délicats à leur propre piège, en faisant semblant de tousser. « C’était une petite vengeance. Je me suis dit qu’il fallait rigoler de la stupidité des gens plutôt que d’être triste ou énervée ».

 

« On est passé de l’image de la minorité modèle à celle d’un virus ? Ça montre bien que demain, le racisme peut toucher n’importe qui. La seule façon de le combattre, c’est de refuser les stéréotypes positifs comme négatifs ».

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