Les États-Unis ont annoncé l’instauration de droits de douane de 40 % sur les importations en provenance de Birmanie et du Laos. Cette mesure reflète à la fois les préoccupations persistantes vis-à-vis du régime militaire birman et les inquiétudes stratégiques croissantes concernant l’alignement du Laos sur la Chine.
Sous le coup de sanctions internationales depuis le coup d’État militaire de 2021, la Birmanie voit ses relations économiques avec Washington se dégrader davantage. En 2024, les échanges bilatéraux ont atteint 734 millions de dollars, mais cette décision américaine risque d’aggraver encore la marginalisation économique du pays.
L’annonce intervient alors que la junte vient de lever l’état d’urgence, jeudi 31 juillet, en amont d’élections prévues d’ici la fin de l’année — un scrutin jugé ni libre ni crédible par de nombreuses chancelleries occidentales.
Dans un geste diplomatique inattendu, le général Min Aung Hlaing a récemment adressé une lettre dans laquelle il encense l’ancien président Donald Trump, allant jusqu’à comparer son propre coup d’État aux accusations infondées de fraude électorale lors de la présidentielle américaine. Il y suggère que les deux hommes auraient été victimes de « votes truqués ». Cette sortie survient alors même que le Département du Trésor américain venait d’annoncer le retrait de quatre entités birmanes de sa liste de sanctions.
Le Laos dans la ligne de mire
Quant au Laos, ses échanges commerciaux avec les États-Unis sont restés fortement déséquilibrés en 2024 : 40,4 millions de dollars d’exportations américaines contre 803,3 millions de dollars d’importations lao. À cette asymétrie commerciale s’ajoute la dépendance croissante de Vientiane à l’égard de Pékin, notamment à travers les projets d’infrastructure financés par l’Initiative chinoise des Nouvelles Routes de la Soie — un sujet de préoccupation majeure pour Washington.
Initialement visé par un taux punitif de 48 %, le Laos a obtenu un allègement à 40 % après des avancées limitées dans les discussions commerciales menées avec des responsables américains. Ce taux le place au même niveau que la Birmanie.
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