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ASIE – GÉOPOLITIQUE : Entre l’extrême-orient et l’Europe, un lien maritime

Journaliste : Rédaction Date de publication : 05/02/2022
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Asie Europe voies maritimes

 

Gavroche republie ici une analyse de la Fondation Robert Schuman sur les traditions maritimes de l’Union européenne. L’Europe doit en effet beaucoup à la mer et la mer doit aussi beaucoup à l’Europe. Le fait que l’Europe ait un certain nombre de bassins maritimes autour d’elle fait qu’elle a été naturellement orientée vers la mer.

 

Les échanges qui se sont développés entre les différents pays européens au cours des siècles, en alternant des périodes de paix et des périodes de guerres, ont permis de mieux connaître la mer et les pays visités. Les échanges maritimes ont d’abord été initiés en Méditerranée puis vers le long des côtes africaines et le Nord de l’Europe.

 

La découverte de ces nouveaux horizons a permis aux Européens de prendre conscience qu’il existait une pluralité de biens, d’idées et de cultures desquelles ils pouvaient apprendre. Des échanges se sont ainsi développés, à la fois sur les plans culturel, économique, mais aussi technique en matière de construction des navires par exemple.

 

En effet, la façon dont les navires étaient construits dans le Nord était différente de celle qui prévalait en Méditerranée. Au cours des siècles, ces échanges ont profité à l’ensemble des peuples européens en permettant un apprentissage mutuel à partir de savoir-faire particuliers.

 

Progressivement, ces échanges ont stimulé l’essor commercial de villes, en particulier en Italie, telles que Gênes, Venise, Pise ou Amalfi qui sont devenues de véritables thalassocraties. Au Nord de l’Europe, le développement de la Ligue hanséatique a fini par regrouper 200 villes et ports en mer Baltique et en mer du Nord.

 

D’une certaine manière, l’Europe a pris conscience de son existence avec l’accroissement de ces échanges maritimes.

 

L’augmentation de ces échanges maritimes a aussi favorisé des progrès dans la construction des navires et dans la connaissance des littoraux. La découverte de la boussole ou de l’étambot, transmis par les Arabes qui commerçaient avec la Chine, a profité à tous les pays maritimes européens.

 

Grâce à l’approfondissement des connaissances, les cartes de navigation sont devenues de plus en plus précises. Alors qu’elles constituaient des objets relativement secrets car source de puissance comme en témoigne l’action d’Henri le Navigateur qui envoyait ses émissaires chercher des cartes de manière à concevoir de futures expéditions maritimes, elles se sont généralisées au fil du temps avec la création de l’imprimerie.

 

La curiosité des navigateurs européens s’est illustrée dès le Xe siècle : rappelons que les Vikings ont découvert l’Amérique en naviguant par les mers septentrionales. L’émulation entre les peuples européens et leur curiosité les a amenés à aller toujours plus loin dans leurs découvertes du monde.

 

Le Portugais Bartolomeo Dias a ainsi franchi le Cap de Bonne-Espérance à la fin du XVe siècle. Christophe Colomb, qui pensait être arrivé en Asie, a atteint les Amériques quelques années plus tard. Au XVe siècle, l’Espagne et le Portugal constituaient les puissances maritimes dominantes en Europe.

 

Néanmoins, l’annonce des richesses trouvées dans les nouveaux territoires a incité la France, l’Angleterre et les Pays-Bas à contester les richesses que l’Espagne et le Portugal s’étaient partagées en remettant en cause le traité de Tordesillas décidé sous l’égide du Pape Alexandre VI qui attribuait les territoires de l’Est au Portugal et ceux de l’Ouest à l’Espagne.

 

Mais si la mer a historiquement constitué un élément essentiel du développement du continent européen, au cours des dernières décennies certains écrits anglo-saxons ont parfois mentionné le terme de «sea blindness» pour décrire l’attitude des Européens à l’égard des enjeux maritimes après la Seconde Guerre mondiale.

 

Ce n’est que très récemment, face à l’attitude agressive de certaines puissances étrangères, que les États européens ont pris conscience à nouveau de l’importance de la mer.

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