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BIRMANIE EXPRESS – ACTUALITÉS : Que retenir de l’actualité birmane du 12 au 18 mai ?

Date de publication : 19/05/2025
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réfugiés birmans

 

Gavroche a sélectionné pour vous quelques nouvelles saillantes en Birmanie durant cette semaine écoulée. Un survol de l’actualité indispensable pour tous ceux qui s’intéressent à ce pays d’Asie du Sud-Est.

 

France

 

La France a fermement condamné l’attaque perpétrée le 12 mai par les forces armées birmanes contre une école dans le canton de Depayin, qui a fait de nombreuses victimes, dont des enfants. Ce massacre de civils, en totale contradiction avec le cessez-le-feu récemment annoncé, s’inscrit dans la stratégie de bombardements indiscriminés menée par la junte contre la population birmane — y compris dans des régions déjà éprouvées par un récent séisme, a souligné le communiqué. Paris adresse ses condoléances aux familles des victimes et réaffirme son soutien au peuple birman. La France appelle au respect du droit international humanitaire, à la cessation immédiate des violences et à l’ouverture d’un dialogue entre toutes les parties prenantes au conflit.

 

Politique, Diplomatie

 

Le porte-parole du régime birman, le major général Zaw Min Tun, a déclaré aux médias que la participation de l’armée birmane au défilé du 80ᵉ Jour de la Victoire à Moscou, la semaine dernière, prouvait qu’elle était « l’égale de toute autre force armée dans le monde ». Ce défilé, perçu comme une démonstration de puissance par la Russie, visait aussi à mettre en scène ses alliances internationales. En quête de reconnaissance sur la scène mondiale, la junte birmane a saisi cette occasion pour afficher publiquement sa proximité avec Moscou et affirmer sa légitimité par cette participation qu’elle revendique avec fierté.

 

Le 17 mai, les médias d’État birmans ont rapporté que Min Aung Hlaing avait rencontré pour la première fois le président chinois Xi Jinping depuis sa prise de pouvoir lors du coup d’État de 2021. Cette rencontre, tenue à Moscou en marge des célébrations du Jour de la Victoire, marque l’échange diplomatique de plus haut niveau entre le chef de la junte et un allié stratégique. Malgré les condamnations de la communauté internationale et les poursuites engagées contre lui par la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité, Min Aung Hlaing continue de renforcer ses relations avec la Chine et la Russie. Lors de cette rencontre bilatérale, le dirigeant birman a exprimé sa gratitude envers la Chine pour son aide humanitaire à la suite du séisme de magnitude 7,7 survenu en mars, ainsi que pour son soutien à la position du régime birman sur les enjeux régionaux et internationaux.

 

Interrogé sur le durcissement des sanctions commerciales américaines, Min Aung Hlaing a déploré une augmentation des tarifs douaniers de 44 %, soulignant que cela pénalise davantage un pays en développement comme la Birmanie. Malgré une promesse d’aide humanitaire de 9 millions de dollars pour le séisme, le Premier ministre a regretté l’absence de détails concrets sur cette assistance et prôné une diversification des partenaires commerciaux pour réduire la dépendance à un seul marché.

 

Le Gouvernement d’Union Nationale (NUG) a nommé le Dr Khin Maung Lwin, professeur à l’Université de médecine de Mandalay et acteur du mouvement de désobéissance civile (CDM) depuis le coup d’État de 2021, comme vice-ministre de la Santé. Président du Conseil fédéral des professionnels de santé et chancelier de l’Université intérimaire de médecine et sciences associées, il conseille également le ministère civil de la Santé. Le régime l’a inculpé en vertu de l’article 505(a) pour son rôle dans le lancement du CDM à Mandalay et sa direction du personnel médical. Neurologue de formation, il a été recteur de l’Université de médecine de Mandalay en 2015.

 

Économie

 

Les entreprises japonaises Kamigumi, Sumitomo Corporation et Toyota Tsusho ont annoncé leur retrait du terminal international de Thilawa en Birmanie, développé avec des fonds publics japonais en partenariat avec une entité liée à l’armée birmane. Ce désengagement, entamé sous la pression de groupes de la société civile birmane et japonaise, soulève des inquiétudes sur le respect des droits humains et la transparence du processus. Les ONG appellent à un retrait responsable, excluant tout avantage pour le régime militaire.

 

Environ 4 000 ouvriers de l’usine taïwanaise Tsang Yih Shoe, à Rangoun, ont entamé un sit-in le soir du 14 mai pour réclamer une hausse de leur salaire journalier. L’usine, l’un des plus importants fournisseurs de chaussures de la marque Adidas, emploie près de 6 800 personnes. Les travailleurs y perçoivent actuellement 5 200 kyats par jour — soit moins de 1,20 dollar au taux de change du marché — et revendiquent un salaire de 12 000 kyats. Face à l’inaction de leurs représentants syndicaux, les ouvriers ont décidé de lancer le mouvement de leur propre initiative, malgré les menaces de licenciement proférées par la direction en cas d’absence non autorisée. Un responsable de la Fédération générale des travailleurs de Birmanie (FGWM) a indiqué que d’autres usines pourraient connaître des revendications similaires dans les semaines à venir. Il a rappelé qu’une grève récente dans une autre unité de production avait abouti à une augmentation salariale en seulement 24 heures, mais s’était soldée par le licenciement des responsables syndicaux et de plusieurs travailleurs.

 

La Banque centrale du Myanmar (CBM) a multiplié les interventions sur le marché des changes en mai pour freiner la dépréciation de la monnaie locale et lutter contre l’instabilité financière. Entre le 6 et le 16 mai, la CBM a vendu plus de 23 millions de dollars et injecté plusieurs dizaines de millions de bahts thaïlandais dans le marché, notamment auprès des acteurs du secteur pétrolier et des importateurs. Ces opérations s’inscrivent dans une stratégie plus large : en 2025, la banque centrale a déjà injecté plusieurs centaines de millions de devises étrangères, tout en autorisant depuis décembre 2023 les échanges de devises en ligne par les banques privées, afin de renforcer la transparence et la fluidité des transactions.

 

La Shan Human Rights Foundation a révélé l’existence de deux sites d’extraction de terres rares dans la région de Mong Yaw, à l’est de l’État Shan, près de la frontière thaïlandaise. Repérés par images satellites, ces sites suscitent des inquiétudes quant à une possible contamination chimique de la rivière Kok, affluent transfrontalier du Mékong. L’organisation craint une répétition des désastres écologiques observés dans l’État Kachin, et appelle les autorités birmanes et thaïlandaises à agir pour éviter une catastrophe environnementale et sanitaire touchant plus d’un million de personnes.

 

Le marché immobilier locatif de Rangoun reste très actif, porté par un afflux de familles venant s’installer en ville, rapportent les agents immobiliers. En cette période pré-mousson propice aux déménagements, les locations de maisons et d’appartements se multiplient rapidement, avec des prix variant entre 250 000 et 400 000 kyats selon le quartier. « Dès qu’un locataire quitte un logement, un autre s’installe presque immédiatement », précise un agent. Les contrats avec dépôt et une durée de six mois se généralisent. Si les ventes immobilières marquent un ralentissement, le marché locatif, lui, affiche une belle vitalité, portée notamment par les personnes venant de provinces voisines.

La Myanmar Garment Manufacturers Association (MGMA) a appelé ses membres à participer à Apparel Sourcing Paris 2025, qui se tiendra du 15 au 17 septembre au parc des expositions de Paris Le Bourget. Organisé par Messe Frankfurt France, cet événement biennal est le plus grand salon européen dédié aux fabricants de vêtements et accessoires issus de pays émergents, attirant plus de 1 000 visiteurs professionnels. Depuis 2022, la Birmanie y participe via un pavillon national, offrant une vitrine pour les produits « Made in Birmanie » et favorisant les échanges avec les acheteurs européens. La MGMA propose à ses membres d’exposer leurs produits dans le cadre d’un système de partage des coûts. Les entreprises souhaitant simplement observer le salon peuvent également s’y rendre en réglant leurs frais d’inscription, à condition de prendre en charge leurs billets d’avion, visa, hébergement et autres dépenses. La MGMA accompagne les participants dans leurs démarches administratives et logistiques.

 

Répression/Conflit

 

Le régime militaire birman a abandonné une station de pompage essentielle au fonctionnement des oléoducs et gazoducs chinois dans la région de Mandalay, à la suite de huit attaques coordonnées menées par les forces de résistance le 15 mai. Selon des sources locales, plusieurs groupes armés ont visé les postes de garde du pipeline dans les cantons de Natogyi, Taung Tha, Myingyan et Ngazun. À l’est de la ville de Natogyi, près de 80 soldats ont été pris pour cible au petit matin, entraînant la mort de plusieurs d’entre eux et la capture d’un militaire, d’après un habitant de la région. Bien que la junte ait temporairement repris le contrôle grâce à l’intervention d’un avion Y-12 chinois et d’un chasseur, les résistants ont relancé l’offensive dès le lendemain, poussant les troupes à fuir. Le poste de garde a été retrouvé abandonné le 16 mai, avec deux corps de soldats laissés sur place.

 

Malgré l’annonce d’une trêve à la suite du séisme du 2 mai, le régime militaire birman a intensifié ses frappes aériennes contre des zones tenues par la résistance, visant majoritairement des cibles civiles. Selon The Irrawaddy, environ 58 bombardements ont été recensés, faisant au moins 86 morts et plus de 200 blessés dans plusieurs États et régions du pays. Le 12 mai, un raid mené avec des bombes à fragmentation sur une école du canton de Depayin a tué 22 enfants et deux enseignants. Un ancien sergent de l’armée de l’air affirme que ces attaques délibérées cherchent à briser le soutien civil aux forces de résistance.

 

Le régime militaire birman a nié toute implication dans l’attaque aérienne qui a tué 24 écoliers et deux enseignants volontaires le 12 mai dans le canton de Depayin, région de Sagaing. Un avion de chasse a bombardé l’école du village d’O Htein Twin alors qu’une centaine d’enfants s’y trouvaient. Malgré les images choquantes des victimes et les appels à une réaction internationale, la junte accuse les forces de résistance d’avoir visé des villages hostiles et les médias anti-régime de diffuser de fausses informations. Des habitants assurent pourtant que l’école était administrée par le gouvernement civil d’unité nationale (NUG) et soutenue par la population locale.

 

Selon des médias thaïlandais, 510 réfugiés birmans ont regagné leur pays ce 16 mai, après que les forces affiliées à l’Armée nationale karen (KNLA) ont capturé la base militaire de Mae La, située à la frontière entre la Thaïlande et la Birmanie dans l’État Karen. Les autorités thaïlandaises avaient provisoirement accueilli ces réfugiés, leur fournissant abri et nourriture, avant de les escorter vers la rivière Thaung Yin pour leur retour. Depuis mars, la KNLA et ses alliés ont mené plusieurs attaques réussies contre des bases militaires birmanes proches de la frontière, poussant près de 500 personnes à fuir vers la Thaïlande.

 

L’Arakan Army (AA) a annoncé la libération de 225 membres des familles de prisonniers de guerre capturés lors de la bataille pour la ville de Minbya, dans l’État Rakhine. Cette libération, intervenue le 16 mai, est la deuxième du genre après celle de 170 personnes le 13 avril. Parmi les libérés figurent 95 femmes et 130 enfants, qui ont été remis à leurs familles. L’AA a assuré avoir fourni nourriture et hébergement aux familles conformément au droit militaire. Ces prisonniers de guerre et leurs proches avaient été capturés suite à la prise totale de Minbya par l’Arakan Army le 6 février 2024.

 

L’Armée de l’État Wa (UWSA) a exécuté mercredi un de ses membres à Pangsang, dans la zone autonome Wa de l’État Shan, pour avoir vendu des munitions à l’Armée de libération nationale Ta’ang (TNLA) sans autorisation. Selon un habitant, l’homme avait été condamné à mort pour avoir vendu 32 000 balles volées pour plus de 400 000 yuans chinois (environ 55 000 dollars). Le chauffeur impliqué dans le transport a été condamné à une peine de prison, dont la durée reste inconnue. Cette exécution intervient après une autre, publique, réalisée le 30 octobre à Hopang, ville remise sous contrôle de l’UWSA en janvier 2024.

 

Société

 

À la suite du séisme dévastateur du 28 mars, qui a causé d’importantes destructions dans une Birmanie déjà fragilisée par les troubles civils, l’Église de Mandalay lance un appel urgent à la solidarité et à l’aide pour la reconstruction. Le père Peter Kyi Maung, vicaire général de l’archidiocèse, insiste sur la nécessité de reconstruire non seulement les infrastructures, mais aussi l’espoir au sein de communautés meurtries par la guerre. Il sollicite un soutien pour restaurer les structures ecclésiales et raviver la vie communautaire. L’équipe de secours d’urgence du diocèse évalue actuellement les dégâts subis par les églises et bâtiments pastoraux. Par ailleurs, l’archevêque Marco Tin Win a adressé ses félicitations au nouveau pape Léon XIV, l’invitant à soutenir la paix en Birmanie. Ce souhait est également porté par le cardinal Charles Maung Bo et le père dominicain Paul Aung Myint, qui espèrent que le pape gardera en mémoire la souffrance des populations et des réfugiés birmans.

 

Près de deux mois après le violent séisme du 28 mars, les habitants de Mandalay dénoncent la lenteur des inspections officielles sur les bâtiments endommagés. La municipalité exige des plans de reconstruction validés par des ingénieurs agréés, mais interdit toute réparation en attendant, laissant de nombreuses familles vivre à l’extérieur dans des conditions précaires. Le séisme et ses répliques ont causé la mort de 3 835 personnes, fait plus de 5 100 blessés et détruit ou endommagé plus de 60 000 habitations.

 

Les autorités de l’immigration ont arrêté sept ressortissants birmans travaillant illégalement dans des établissements de restauration, cinq à Bangkok et deux à Chiang Mai. À Bangkok, cinq hommes birmans ont été découverts travaillant sans papiers dans le Nineyard Market, ayant prétendument pénétré illégalement en Thaïlande pour chercher un emploi ; ils font face à des accusations d’entrée et de séjour illégaux et de travail sans permis valide, et l’enquête s’étend au propriétaire de l’établissement pour emploi de travailleurs étrangers sans papiers. A Chiang Mai, deux autres Birmans ont été arrêtés pour avoir travaillé illégalement dans un restaurant, n’ayant pas notifié aux autorités leur changement d’employeur et de lieu de travail, bien qu’ils possédaient initialement des permis valides pour d’autres employeurs. Ces opérations font suite à des directives du commissaire du Bureau de l’immigration visant à intensifier la lutte contre les violations des lois sur l’immigration à l’échelle nationale.

 

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