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BIRMANIE – SOCIETE: Journalistes condamnés, presse verrouillée

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 03/09/2018
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La condamnation, lundi 3 septembre, de deux journalistes birmans de l’agence internationale d’information Reuters confirme la dérive autoritaire du pouvoir Birman. Sa dirigeante, Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix 1991, se distingue à nouveau par son accord tacite donné à cette répression contre les médias.

 

Deux reporters de Reuters accusés d’« atteinte au secret d’État » pour avoir enquêté sur un massacre de musulmans rohingyas par l’armée en Birmanie ont été condamnés lundi à sept ans de prison, au terme d’un procès qui a entaché un peu plus l’image de la prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi.

 

L’information, diffusée par les agences de presse internationales, a été reprise en France par le quotidien 20 minutes dont nous publions ci-dessous des extraits de l’article. Selon 20 minutes, le jugement est ainsi libellé: « Ayant tous deux porté atteinte au secret d’État, ils sont condamnés à sept ans de prison chacun », a déclaré le juge Ye Lwin, devant une salle d’audience pleine à craquer de journalistes et diplomates. Wa Lone, 32 ans, et Kyaw Soe Oo, 28 ans, en détention préventive depuis décembre 2017, risquaient une peine de 14 ans de prison au terme de ce procès très controversé, dans un pays où l’indépendance de la justice est sujette à caution.

 

« Nous continuons à demander leur libération », a déclaré Knut Ostby, le représentant de l’ONU en Birmanie, peu après l’énoncé du verdict. L’agence de presse internationale Reuters, pour laquelle les deux journalistes travaillent, a dénoncé des « accusations montées de toutes pièces». Ces deux admirables journalistes ont déjà passé près de neuf mois en prison.

 

Victimes de la tragédie rohingya

 

Les deux journalistes enquêtaient sur un massacre de membres de la minorité musulmane dans le village de Inn Dinn. Quelques jours après leur arrestation, l’armée a reconnu que des soldats et des villageois bouddhistes avaient tué de sang-froid des captifs rohingya le 2 septembre 2017, et sept militaires ont été condamnés à dix ans de prison pour ce massacre.

 

Ce verdict intervient dans un contexte de grande tension entre la Birmanie et la communauté internationale : le 27 aout, des enquêteurs de l’ONU ont publié un rapport évoquant un « génocide » des Rohingyas et accusant directement l’armée, mais aussi le silence d’Aung San Suu Kyi, à la tête du gouvernement civil depuis 2016. Et mardi, la question de la poursuite des militaires birmans devant la justice internationale a été débattue au Conseil de sécurité de l’ONU. Samedi, à Yangon, une centaine de manifestants ont réclamé la libération des deux reporters, au nom de la liberté de la presse.

 

En 2017, plus de 700.000 Rohingyas ont fui vers le Bangladesh, face aux violences commises par les forces armées birmanes et des milices bouddhistes, une répression qualifiée par l’ONU de « nettoyage ethnique », et même désormais de « génocide ».

 

Un nouvel ambassadeur de France en Birmanie, Christian Lechervy, fin connaisseur des questions humanitaires et de droit de l’homme, est attendu ces jours-ci dans le pays.

 

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Retrouvez le communiqué de la FCCT à Bangkok ici

 

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