London Escorts sunderland escorts
Home Accueil CAMBODGE – CONFLIT : Vu de Phnom Penh, un ciel toujours obscurci

CAMBODGE – CONFLIT : Vu de Phnom Penh, un ciel toujours obscurci

Date de publication : 04/08/2025
0

Cambodge manifestation pour la paix

 

Une chronique cambodgienne de Yann Moreels

 

Le ciel reste obscurci sur la frontière khméro-thaïe

 

Lendemain de cessez-le-feu, de droits de douane favorables avec Trump, des positions scrutées par des observateurs malaisiens de chaque côté des points frontaliers litigieux ! Pour quelques jours ? Et alors maintenant, et demain ?

 

Le Cambodge, lui, connaît un renouveau nationaliste et unificateur auprès d’une jeunesse qui se rassemble pour trouver des subsides et aider les blessés et les déplacés, suite aux affrontements qui ont duré longtemps pour les populations civiles de deux provinces touchées.

 

Les militaires thaïlandais sont-ils rentrés dans leurs casernes ?

 

Entre mai et juillet, la tension n’avait cessé de monter à la fois sur la frontière autour de trois temples. Ceci dans le contexte politique de la Thaïlande connaissant des soubresauts internes bien plus importants que la rivalité régionale consacrée depuis 2013 autour du temple de Preah Vihear.

 

La crise s’est façonnée progressivement entre les aléas des hommes politiques et des militaires au pouvoir à Bangkok. En face, un pouvoir serein et uni à Phnom Penh. Un pays qui ne faisait que se défendre sur sa frontière et renforcer progressivement ses capacités militaires sur toute la zone en crise.

 

Vu du Cambodge, c’est l’instabilité croissante du pouvoir thaïlandais dans ses relations avec le Cambodge qui a ouvert pour les militaires l’opportunité de régler par la force un litige devenu permanent et chaud.

 

Toute la région Asie et Asie du Sud connaît bien l’idée de déclencher des tensions extérieures pour des raisons de politique intérieure. Légitimation de l’emploi de la provocation et de la force. C’est ce qui s’est passé.

 

La preuve selon les Khmers ? Le 15 juin, les médias thaïlandais font gorge déployée sur la fuite d’un enregistrement téléphonique entre la Première ministre et Hun Sen, le président du Sénat cambodgien, accusant ouvertement ce dernier. Or, dans tous les grands cabinets présidentiels du monde, les conversations au plus haut niveau sont automatiquement enregistrées. Les services secrets des deux États avaient la main. À qui profite le crime ?

 

C’est la Cour constitutionnelle thaïlandaise, dont les juges sont nommés par le roi, qui joue un rôle politique en suspendant la Première ministre, et tout s’accélère alors pour les militaires régionaux membres d’une Commission de supervision des frontières, soutenue par le Conseil national de défense sous les ordres d’un vice-Premier ministre.

 

C’est l’engrenage qui conduit à des incidents de plus en plus violents et, après rupture unilatérale des relations diplomatiques, le 24 juillet, le bombardement du sol cambodgien par les F-16 de l’armée thaïlandaise, tuant un général de l’armée khmère (bien des bombes n’ont pas explosé et sont actuellement désamorcées par le CMAC).

 

S’ensuit une volée de fausses informations dans les médias du monde entier jusqu’à ce que, maintenant, l’opinion internationale comprenne que, pendant des mois puis pendant quatre jours de guerre ouverte, la souveraineté du Cambodge a été bafouée, notamment sur ce fameux temple de Preah Vihear où des soldats khmers ont encore été capturés au lendemain du cessez-le-feu et au mépris de celui-ci.

 

Et maintenant ?

 

La Malaisie, les USA, la Chine et même la France ont réagi pour faire cesser le conflit. D’accord, les feux sont actuellement éteints. Mais ne couvent-ils pas ? Personne ne pourra régler le problème des incidents frontaliers selon des cartes contestées si ce n’est… la Thaïlande !

 

Pour Phnom Penh, Bangkok ne reconnaît pas la Cour de justice internationale. Les Nations unies, l’UNESCO, la France et cette Cour reconnaissent les frontières du Cambodge issues du traité de 1907. La Chine probablement aussi. Si ce n’est pas déclaré, ce le sera bientôt, puisque la Thaïlande est entourée, au nord-ouest, de tous côtés, d’amis de la Chine et semble parfois l’oublier.

 

C’est triste, mais il n’y a pas d’autre solution que d’attendre que les Thaïlandais eux-mêmes demandent à leurs élus des changements institutionnels, tout petits, de leur Constitution, pour retrouver une stabilité politique que le monde entier souhaite au royaume. L’industrie touristique renaîtra seulement de cette façon, et la croissance économique du pays (2 %, en berne en 2026) doublera pour rejoindre le même taux annuel que le Cambodge (4 %).

 

Gageons que les deux clans familiaux, Shinawatra et Hun, pas tout à fait étrangers à toute cette crise violente, trouveront dans le retour à la paix — et surtout à la liberté de commerce — la réconciliation des économies et des « pépettes »…

 

Yann Moreels

 

Chaque semaine, recevez notre lettre d’informations Gavroche Hebdo. Inscrivez-vous en cliquant ici.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Les plus lus