L’ONG Earth League International (ELI) vient d’officialiser le lancement de WildLeaks au Cambodge, un pays qu’elle identifie comme l’un des épicentres du trafic mondial d’espèces sauvages.
Créée en 2014, WildLeaks est la première plateforme mondiale sécurisée et anonyme entièrement dédiée aux crimes environnementaux et au commerce illégal de la faune et de la flore. Gérée par ELI, elle s’appuie sur une technologie basée sur le réseau Tor, garantissant un chiffrement complet des données et une confidentialité absolue. Son principe est simple : offrir aux lanceurs d’alerte un espace sûr pour signaler des faits sensibles, sans risque d’identification ni de représailles.
Le Cambodge, maillon-clé des réseaux transnationaux
Selon ELI, le Cambodge, situé au cœur de l’Asie du Sud-Est, est devenu un carrefour mondial du trafic d’espèces sauvages. Cette situation s’explique par sa position géographique stratégique, la faiblesse de l’application des lois, la corruption endémique et la porosité de ses frontières. Le pays joue aujourd’hui un rôle clé en tant que point de transit entre l’Afrique, l’Asie et d’autres régions du monde, facilitant ainsi la circulation de produits issus du braconnage, tels que les cornes de rhinocéros ou les bois précieux.
L’activation de WildLeaks dans le pays cible ainsi un nœud crucial des réseaux criminels internationaux, avec l’ambition de provoquer des enquêtes, des actions judiciaires et des changements systémiques à partir des signalements reçus.
Une campagne bilingue pour mobiliser la population
La campagne lancée en khmer et en anglais s’adresse à tous ceux qui vivent ou travaillent au Cambodge : communautés locales, ONG, fonctionnaires, journalistes ou simples citoyens. Chacun peut jouer un rôle en transmettant des informations, même fragmentaires, qui peuvent s’avérer déterminantes dans le démantèlement des réseaux organisés.
Mais l’initiative ne se limite pas à la collecte de renseignements. Elle constitue aussi un outil puissant de sensibilisation, en partenariat avec les médias locaux et la société civile. ELI entend ainsi informer sur les véritables conséquences du trafic : non seulement sur les espèces menacées, mais aussi sur les communautés humaines, l’économie et la sécurité nationale.
Un levier pour la justice environnementale
Depuis 2014, Earth League International mène des enquêtes approfondies sur le trafic d’espèces et les crimes environnementaux en Asie du Sud-Est. Ses investigations ont conduit à des arrestations majeures et permis la constitution d’une base de connaissances précieuse. Cette dernière est régulièrement exploitée par des gouvernements, chercheurs, journalistes et autres ONG, notamment pour documenter les interconnexions entre trafic animalier, blanchiment d’argent, trafic de drogue et traite des êtres humains.
Avec le lancement de WildLeaks au Cambodge, ELI espère renforcer l’implication des citoyens dans la lutte contre un commerce illégal qui menace autant la biodiversité que la stabilité des sociétés.
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