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THAÏLANDE – CHRONIQUE : « Les infirmières roses-bonbons »

Journaliste : Michel Hermann Date de publication : 25/01/2024
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Il y a quelques années, un accident respiratoire sévère m’avait envoyé au Bangkok Hospital de Phitsanulok (Centre Nord de la Thaïlande). Depuis, j’y retourne souvent, mon insuffisance respiratoire s’étant aggravée au fil des ans.

 

Mais que faire, quand l’angoisse et la douleur vous accompagnent jours et nuits dans un Centre de Soins Intensifs ? Rêver tout simplement, et laisser son imagination vagabonder sans retenue. Les infirmières rose-bonbon qui s’affairent autour de vous sont un bon sujet d’inspiration. Je rends ainsi hommage à ma manière au personnel médical si professionnel et dévoué au « Pays du sourire ». (Dix-huit strophes en octosyllabe et rimes embrassées). Bonne lecture donc.

 

 

Dans ce lieu si peu ludique
Où l’espoir et la souffrance
Se combattent en silence,
Le destin, lutin magique,

 

M’a envoyé une nuée
D’infirmières rose-bonbons,
Belles à croquer, pour vieux cochon.
Hélas, sur ce lit, épuisé,

 

Le souffle court, l’oxygène
Au bout d’un tuyau, seuls mes yeux
Suivent le spectacle joyeux
De ces beautés à la peine.

 

En Centre de Soins Intensifs,
Bardé de tubes et de drains,
Ces anges zélés veillent au grain,
Toujours prêtes, l’œil attentif.

 

Avec douceur et sourire,
Elles virevoltent sans bruit
Autour de mon corps amaigri
Et sans force. Mais leurs rires

 

Spontanés, naïfs, naturels,
Réveillent mes sens endormis.
Mes angoisses s’enfuient ainsi
Vers d’autres horizons plus charnels

 

Ici, la sensualité
Est partout, même à l’hôpital.
Vrai remède contre le mal,
Elle apaise votre anxiété,

 

Vous expédie dans un monde
De concupiscence et d’orgies.
Le corps est bien là, mais l’esprit
Est ailleurs. Il vagabonde…

 

On oublie tout, on regarde
Le va-et-vient des soignantes
Dévouées dont les corps hantent
Ces lieux. Bataillons de garde,

 

Combattantes des maladies,
Elles effleurent, elles caressent,
Touchent avec délicatesse
Les plaies du malade meurtri.

 

Ma préférée, c’est Fuang Fa,
Traduction de bougainvillier
En thaïe. Drôle de sobriquet
Pour une fine fleur là-bas.

 

Car celle-là n’a pas d’épines,
Mais un visage d’archange.
Et pour lui donner le change,
D’une main je la taquine

 

Furtivement par derrière
Elle roucoule et se dandine
En agitant sa poitrine,
D’enfant. Elle se laisse faire,

 

Lèvres espiègles et enjouées,
Avant de quitter mon abri.
Elle est de garde cette nuit,
Et veillera sur ma santé.

 

Si son anglais n’est pas parfait,
Qu’importe, sa langue rose
Sait ouvrir les portes closes
Pour éteindre les feux follets.

 

Ces charmantes créatures,
A la plastique parfaite,
Ces Infirmières-starlettes
Sans trop forcer leur nature

 

Savent raviver le espoirs
Des cœurs et des corps flétris.
Je m’en vais, je suis guéri.
C’est sûr, je reviendrai vous voir,

 

Belles de nuit. Mes humeurs
Chroniques sont là, pour l’occasion,
Qui s’inviteront sans façon
Pour humer vos douces odeurs.

 

Michel Hermann

 

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1 COMMENTAIRE

  1. Très, joli poème, au moins tu as le moral, et c’est l’essentiel, nous te souhaitons, un bon rétablissement l’ami Michel, courage gilles vila

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