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CHRONIQUES DE SUKHOTHAI : « Moisson ordinaire à Sukhothai »

Journaliste : Michel Hermann Date de publication : 11/03/2022
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Malgré la tragédie Ukrainienne et ses conséquences mondiales, la vie quotidienne continue dans les campagnes thaïlandaises et de la région, immuable, hors du temps. Je vous invite à découvrir ou redécouvrir l’un des aspects fondamentaux de cette vie : la moisson…

 

Vivre à la campagne en Thaïlande, c’est vivre avec le riz, sa culture, ses rites, ses saisons, ses croyances, ses passions, ses enjeux économiques et politiques. Mais c’est avant tout le gagne-pain d’une large partie de la population du Royaume. Loin des circuits touristiques, cette chronique illustrée relate une moisson ordinaire dans la province de Sukhothaï. Bonne lecture donc. En photos, vous verrez deux types de moissonneuses-batteuses, une ancienne, majoritairement utilisée, et une nouvelle, dernière génération.

 

 

À l’horizon, le vert virait au jaune clair.
Les épis de riz, au bout de leur frêle tige,
S’agitaient parfois comme saisis de vertige
Sous les caresses du vent. Mais cette matière

 

Mouvante vivait, libre, ses derniers instants,
Car l’implacable moissonneuse-batteuse
Engouffrait, dans sa large gueule rabatteuse,
Pailles et épis qu’elle séparait sur le champ.

 

L’engin bruyant et peinturluré, adapté
Aux minces rizières, bien qu’étant archaïque,
Grignotait de façon gloutonne et rustique
Les milliers de fines tiges de graminées.

 

Ses chenilles laissaient de profondes traces
Dans l’eau boueuse des parcelles inondées.
Derrière la machine, on se bousculait
Pour ramasser les crabes d’eau douce, hélas,

 

Piégés par la moisson. Ces petits crustacés
Noirs, finiront crus ou cuits dans les assiettes.
À Sukhothaï, chaque famille a sa recette,
En émiettés chauds ou en salade épicée.

 

Sur la route, les vieux tracteurs multifonctions
Attendaient que la moissonneuse décharge
Sa marchandise de la trémie à grains, large
Boyau d’où sortait le riz ainsi récolté.

 

La famille et les voisins étaient venus
Pour l’ultime opération, fruit d’un labeur
De plusieurs mois. Ils regardaient avec ferveur
Les tracteurs se remplir ; de l’or pour leur salut.

 

Puis ce sera l’usine de décorticage.
Certaines semences seront, elles, séchées
Sur la route pour être à nouveau replantées.
Cycle immuable qui traverse les âges…

 

Michel Hermann

 

 

 

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